Algérie

Emeutes, cris et humiliations




«Hagarine ! Hagarine ! Vous avez relâché des tueurs, relâchez nos enfants!» criaient à la face des brigades anti-émeutes, des mères de familles en plein milieu d?une nuit cauchemardesque à Chlef.Assis à même le sol en face du tribunal situé à l?entrée de la ville, pères, mères, frères, ou simples amis, affichaient des visages livides. Ils sont en attente depuis de longues heures de nouvelles de leurs proches embarqués par les services de sécurité et présentés devant le juge. «Que Dieu punisse ce wali, c?est lui la cause de notre malheur», lance la maman d?un jeune détenu. «Nos enfants n?ont rien fait, ils ont été arrêtés parce qu?il y a trop de hogra dans la ville, les policiers nous méprisent et le wali ne dit rien, il laisse faire, qu?il parte !» renchérit une autre maman dans la même situation. La tension est vive dans ces lieux où gouvernants (services de sécurité) et gouvernés (les familles des détenus) se trouvent dans un face-à-face haineux. Ils s?observent mutuellement. Le moindre geste est remarqué de part et d?autre. «Les enfants de riches sont sortis sur un simple coup de fil, c?est normal leurs parents ont de quoi payer mais nos enfants sont pauvres, ils croupissent depuis trois jours ici sans boire et sans manger, c?est l?horreur pour eux et pour nous» se lamente une mère de famille. Beaucoup d?écarts de langage face à des policiers qui, matraque à la main, observent les allers et venues avec mépris. «Les Juifs sont mieux que toi» lance un parent d?un détenu à la face d?un d?entre eux en ajoutant «s?ils disent que c?est un Etat de droit qu?ils nous laissent assister aux procès de nos enfants !» Il est 18 h en cette fin d?une journée de révolte. L?odeur de brûlé empeste l?atmosphère. Les édifices incendiés même en cendres à l?exemple du musée de la cité Arroudj, répandent une odeur suffocante. L?émeute se fait insistante et répétitive. Un fourgon de gendarmerie s?engouffre dans la ruelle faisant face au tribunal.   «Trop tard»





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