Algérie

Elections partielles en Kabylie



Les indépendants stigmatisés à Béjaïa Les candidats aux élections partielles en Kabylie, qu?ils soient porteurs de sigles partisans ou indépendants, vont devoir aller vite. Moins de trois semaines nous séparent du 24 novembre, date du scrutin, et le défi se résume en priorité à capter l?intérêt de l?opinion pour des joutes desservies jusque-là par le calendrier. La « fixation nationale » sur le référendum d?abord, puis l?atmosphère peu engageante du Ramadhan ont fait que l?engouement relevé sur le plan des velléités de participation ne soit pas véritablement suivi par autant d?intérêt de la part d?un électorat connu par ailleurs par sa proportion à dédaigner les urnes. Point de véritable précampagne donc si l?on excepte les incursions folkloriques et contestées du candidat FLN dans la ville de Béjaïa, et les quelques virées contrites effectuées par des postulants dans les cafés durant les soirées du Ramadhan. Sur le plan pratique, c?est aujourd?hui seulement (quatre jours après l?ouverture officielle de la campagne électorale) que les autorités de wilaya doivent mettre les dernières retouches au programme des meetings dans les quatre salles réservées à cet effet, apprennent des candidats. « Dans un premier temps, les autorités concernées ont bizarrement omis de penser aux candidats indépendants dans les plannings de sorties publiques en lieux fermés », remarque M. Mouhoubi, élu en 1997 sur une liste FFS et qui se retrouve aujourd?hui meneur de l?une des trois listes qui briguent les sièges de l?APC de Béjaïa. En tout, elles sont 58 listes indépendantes à tenter les joutes du 24 novembre à travers la wilaya. Un taux qui confirme une nouvelle tendance électorale basée sur la contestation de la gestion dite partisane de la collectivité, qui pécherait lourdement, objecte-t-on, par une proportion à faire du mandat local un instrument de promotion au profit de la formation politique. Mais toutes les candidatures indépendantes ne sont pas dénuées de philosophie politique au sens global du terme puisque, « Initiative Citoyenne », une liste confectionnée à Akbou, ne se propose rien de moins que comme alternative, après constat « de l?incapacité des forces démocratiques de l?opposition - installées dans des luttes intestines stériles - de se mettre en phase avec les aspirations de la population et l?effondrement de la société civile (...) ». L?on sait tout le bien que pensent les militants du FFS et du RCD de la profusion d?ambitions indépendantes à l?occasion de ces locales, puisque les deux partis, pour une fois mesurés sur leurs contradictions et rivalités propres, crient « aux chevaux de Troie » et avertissent contre le recyclage des agents embusqués du pouvoir. Le FFS, qui sera absent de quatre communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa, part matériellement favori malgré le doute qui continue à entourer sa capacité à clore sans dégâts l?épisode de crise subi lors de la confection des listes, notamment dans la ville du chef-lieu de wilaya. La conviction risque en effet de manquer pour des acteurs qui n?ont pas encore soldé leur compte, comme le laisse entendre une déclaration rendue publique la semaine dernière par la section locale de Béjaïa et appelant carrément à la constitution d?une commission d?enquête par la direction nationale aux fins de situer les responsabilités des frictions vécues. Des indépendants ambitieux Le parti de Saïd Sadi, revenu de ses illusions d?avril 2004 pour beaucoup des observateurs, joue pour sa part une partie décisive. Le RCD, qui a boycotté les locales de 2002, et qui situe l?enjeu de l?élection au-delà de la représentation locale, parie sur une restructuration de l?opposition démocratique et la préservation de la Kabylie des tentatives de « normalisation », en ne se privant point de cultiver les amabilités à l?adresse du FFS. Hormis ces bien réelles précautions de discours développés par les cadres de l?un et de l?autre parti, l?on n?enregistre pour l?heure aucun effort abouti de rapprochement entre les deux formations, aussi isolé soit-il. Le FLN quant à lui semble avoir misé sur l?effet du nombre puisque les 40 listes présentées pour les APC lui valent déjà les faveurs des pronostics délivrés par certains supports médiatiques. Dans les zones rurales, cela dit, le parti de Belkhadem pourrait compter sur la réactivation des réseaux de mobilisation traditionnels (le clan puis la tribu), jusque-là inhibés par le déploiement du FFS et du RCD. Le RND, l?autre membre de l?Alliance présidentielle à compter sur le ressentiment présumé de la population après de longues années d?agitation, avance 37 listes pour les APC. Un tantinet contrariées par les couacs et les ratés du fastidieux dialogue entre le chef du gouvernement et le mouvement des archs, puis par l?énergie retrouvée du FLN, les structures locales du parti donnent l?air de douter après avoir promis de s?imposer comme première force politique de la région. Tous les sigles partisans en compétition n?écartent pas la possibilité de compter sur les leaders respectifs pour booster la campagne au niveau local. L?enjeu de l?élection dépasse le cadre du renouvellement d?instances de base aux prérogatives techniques et appelées en l?occurrence à consommer un reliquat de mandat, soutiennent les « politiques ». Une donne de plus en plus intégrée par l?opinion mais qui pourrait s?avérer d?un poids tout relatif compte tenu des énormes attentes sociales de la population qui peuvent se décliner en une longue liste de demandes concrètes (la gestion des déchets urbains, l?entretien des routes, la distribution de l?eau...). Sur ce terrain-là, les indépendants promettent de surprendre le 24 novembre.



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