Algérie

Élections partielles du 24 novembre 2005



Saïd Sadi : « Faire échec au scénario du 8 avril » Le président du RCD a effectué hier un long périple à travers plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou, donnant ainsi un coup d?accélérateur à la campagne pour les élections partielles du 24 novembre. Six meetings ont été tenus dans les chefs-lieux de Bouzeguène, Azazga, Mekla, Aïn El Hammam, Larbaâ Nath Irathen et Fréha. Ces rencontres ayant attiré une assistance moyenne sont les premières manifestations significatives d?une campagne électorale qui a timidement démarré dans la wilaya de Tizi Ouzou. En s?engageant personnellement dans l?arène des élections partielles, Saïd Sadi veut peser de tout son poids pour restaurer le potentiel électoral construit ces dix dernières années et pallier les défaillances enregistrées dans le fonctionnement des structures locales. Les difficultés rencontrées à la base ont fait perdre au RCD dans la wilaya de Tizi Ouzou pas moins de 20 communes, sur 67, sans même participer à la course électorale, puisque les listes de candidature n?ont pas été déposées. A présent, c?est le sort des 47 communes restantes qui est en jeu et pour lesquelles le président du RCD veut donner le maximum de chances en se lançant lui-même dans la bataille électorale. Après le périple d?hier à l?est de la wilaya, deux autres sorties sont dans l?agenda de Saïd Sadi, samedi prochain au sud de la wilaya, et mercredi 16 novembre dans les communes de la partie nord. Le premier meeting a été animé hier au chef-lieu de Bouzeguène, une commune qui a été gérée par le RCD lors des mandats successifs depuis l?ouverture démocratique. Saïd Sadi a marqué une halte dans cette localité, même si la liste de son parti n?est pas sérieusement concurrencée par les autres formations. Même dans ses propres fiefs, le RCD n?écarte pas la menace de la fraude. « C?est la présence citoyenne qui protégera le vote du 24 novembre. C?est en restant vigilants qu?on fera échec au scénario du 8 avril (présidentielle, ndlr) », a lancé Saïd Sadi devant quelques centaines de personnes réunies au centre culturel. La ville n?était pas gagnée par une effervescence particulière et il fallait être au courant de la tenue du meeting pour être au rendez-vous. Appel à une participation massive le jour du vote et au choix des candidats les plus crédibles et les mieux préparés pour gérer les affaires de la collectivité ont été les leitmotivs du discours du président. Il stigmatisera les man?uvres visant à remettre en selle l?ex-parti unique, « responsable de la situation que vit le pays aujourd?hui », tout en rendant hommage aux anciens maquisards et martyrs de la guerre d?indépendance, dont les noms sont frappés sur le marbre dans chaque village de la région. L?élection du 24 novembre « n?est pas ordinaire », dira Saïd Sadi. « La Kabylie a besoin de reprendre ses repères culturels, ses traditions de lutte démocratique et offrir à nos partenaires étrangers des garanties d?une coopération efficace dans le secteur du développement », a encore ajouté le président du RCD. Les élus locaux auront le pouvoir et la mission d?aider au retour à la quiétude dans les villages, de mettre fin à l?anarchie et au désordre, dira également l?orateur, qui citera les graves atteintes à l?environnement enregistrées ces dernières années dans la région. « J?ai visité 53 villes lors de la campagne présidentielle de l?année dernière. Les deux wilayas les moins propres d?Algérie sont Tizi Ouzou et Béjaïa. Les futurs élus seront appelés à mettre un terme à cette situation qui fait de notre région une poubelle à ciel ouvert », a fait remarquer l?orateur. Le modeste cortège du RCD, allégé de la traditionnelle escorte des services de sécurité, quitte le chef-lieu de Bouzeguène en direction d?Azazga, empruntant une route jalonnée de décharges sauvages et de tessons de bouteilles de bière. Sadi apportera la parole politique dans ces villes du désarroi, à cheval entre l?ivresse et la colère sourde. Une tribune est installée au centre-ville d?Azazga et, fait surprenant, ce sont les chansons de Ferhat M?henni qui sont diffusées. Cela n?a pas laissé indifférente la population locale, émue de cette solidarité témoignée à un artiste qui a vécu de dures épreuves et dont le parcours politique se confond avec celui de la région. Même discours de Saïd Sadi, dirigé contre les « forces occultes dont il est temps de se débarrasser ». « Le Pouvoir sait que les assemblées locales sont la pierre angulaire de la construction démocratique et craint que la solidarité et la vigilance en Kabylie n?amènent la démocratisation à l?échelle nationale », lance Sadi, qui martèlera les trois lettres DRS, sans expliciter au commun des citoyens la signification. Le choix des élus est important, insistera Sadi, en présentant quelques candidats de son parti. « Face à une APC ou une APW fortes politiquement, le wali pliera, car il n?est qu?un agent d?exécution », indiquera-t-il. Si le discours est convaincant, le niveau des candidatures présentées l?est un peu moins.
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