Juchée sur les monts de Bouabad en allant vers la bande frontalière, lacommune de Cheffia dans la wilaya d'El-Tarf a toujours vu son nom lié avec leplus grand barrage de la wilaya datant de l'époque coloniale et dont les eauxd'une contenance de 170 millions de m3, alimentent principalement la wilaya deAnnaba et cinq communes de la bande frontalière ainsi que l'irrigation desplaines que traverse Oued Bounamoussa.Avec ses quatorze douars où vivent 8.000 habitants répartis à traversNador, Harraga, Settara, El-Klala, Sed, Zouaïdia et Hakoura, pour ne citer queceux-là, la région à vocation agropastorale ne finit pas, malgré desaméliorations constatées ici et là, de se débattre dans de multiples problèmesqui hypothéquent son développement.Avec une seule petite bibliothèque au chef-lieu de commune, se distraireest un verbe que personne ne sait conjuguer, tant le chômage est criant dansune contrée où il n'existe aucune perspective de travail hormis l'élevage oul'agriculture, principalement les cultures céréalières.C'est par un froid glacial que nous nous sommes longuement entretenusavec M. Nedjoua Zine El-Abidine, maire de Cheffia. Dans son modeste bureau,presque plongé dans le noir, trônaient entre autres photos, celle de notrePrésident et celle du leader libyen avec le P/APC dont c'est un ancien camaradede classe en Egypte et ami de longue date.Connu pour son franc-parler et sans mâcher ses mots, cet anciencommissaire de police en retraite nous lancera d'emblée: «comment expliquez-vousque le premier noyau de l'Etat, en l'occurrence la commune, se voit couperl'électricité par la Sonelgaz en pleine journée de réception des citoyens parle maire». Et de poursuivre que les employés n'ont pas perçu leurs salairesdepuis deux mois et la commune croule sous les dettes de 06 milliards decentimes, et les aides de l'Etat de 450 millions, 300 centimes sont retenuessur décision de justice jusqu'à pousser l'APC à quémander. 5.000 dinars ont étéempruntés à un marchand de volaille pour réparer un camion aménagé pour letransport scolaire. Sur les trois bus réformés, il ne reste que 02 bus et unJ.9. Un seul transporteur privé a daigné faire un contrat pour le transport desenfants scolarisés, alors que beaucoup font quotidiennement 08 km par jour pourrejoindre l'école à travers des routes et des pistes détériorées entre lesdifférents douars où beaucoup vivent encore dans des masures. Sur les 08 écolesdont elle assure l'entretien, l'APC est incapable d'acheter des lampes, et laclôture effondrée à Settara a fait que c'est devenu une aire de prédilectionpour les vaches et les animaux errants et attend d'être réparée, malgrél'injonction du premier responsable de la wilaya à la DLEP, précisera le maire.En somme, enseignants et élèves travaillent dans des conditions difficiles.Cependant, une consolation avec les 6.500 litres de mazout affectés par lawilaya et qui ont été d'un grand apport pour le chauffage avec la rudesse del'hiver. Même l'eau est inexistante dans les écoles de Settara et Nador. Leréseau électrique est insuffisant et presque resté en l'état depuis 1986.L'éclairage public est inexistant à Benseghir. Avec quatre salles de soins et sans ambulance, la couverture sanitaireconstitue aussi un handicap, car pour les urgences il faut toujours évacuer surBoutheldja. Concernant le logement dans ses différentes formules, la commune abénéficié de seize logements sociaux, deux cents dans le cadre du LSP quidoivent encore attendre, même si les acquéreurs existent puisque la plupart travaillantdans les différents services de sécurité sont solvables. Dans le cadre dulogement rural, 600 ont été réalisés dans leur totalité avec cependant leproblème du paiement de la dernière tranche qui se pose encore avec la DLEP.S'agissant des 100 locaux commerciaux, au regard des spécificités de la régionoù le commerce est un vain mot, il a été opté pour la construction de 16étables réparties dans les différents douars, alors que le reste bute sur desimpondérables de dernière minute. Dans le cadre des PCD, il est prévu l'assainissement de Mechta Benseghir,l'AEP à Menasria et sa réfection entre Touache et Hakousa, ainsi qu'il estprévu la réfection de la station de pompage à Cheffia. Enfin, de l'avis des habitants de Cheffia et du maire, le salut de larégion demeure la réactivation du projet des concessions de 1.000 hectares etqui a été reboisé pour 75 milliards de centimes, et que les herbes folles etsauvages ont mis à l'eau faute d'irrigation et dont la concrétisation donneraun coup de fouet au développement de la région pour la sortir de sa torpeur etrésorbera le chômage.
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Posté Le : 19/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Ouelaâ
Source : www.lequotidien-oran.com