Algérie - Revue de Presse



80% des constructions sont illicites ! Limité à l?est par le site verdoyant d?El Meridj, à l?ouest par les zones urbaines des Muriers et de Sidi Mabrouk, au nord par les quartiers d?Oued El Had et Ziadia, au sud par la commune d?El Khroub, le secteur urbain El Guemmas compte 54 000 âmes vivotant sur un périmètre de 610 ha où semble régner une anarchie urbanistique totale ayant conduit, au fil des années, à un tissu urbain sur lequel se dessinent en toile de fond 80% des constructions illicites réparties sur 6 sites : le 4e Kilomètre, la cité Sissaoui, la zone dite Onama et les cités Sarkina, Djemaâ Tarcha et Boulebraghet. Entre autres anachronismes caractérisant ce secteur dit urbain, le plus évident est représenté par la cité El Gammas. Implantée au c?ur même de ce secteur, celle-ci est une véritable enclave accessible par une seule voie d?accès transformée de ce fait en un goulot d?étranglement permanent où les conflits de circulation prennent quelquefois des proportions hors normes. Notamment dans les périodes de fortes pluies durant lesquelles le problème prend carrément des proportions tragicoburlesques en raison, d?une part, du mauvais état de la chaussée et, d?autre part, à cause du manque de civisme affiché par les automobilistes. Un point de conflit où, dans ces moments-là, les pugilats et autres règlements de compte seraient monnaie courante, noircissant davantage encore la réputation de ghetto qu?on accorde à ce quartier déshérité. Le constat de carence ne s?arrête pas là. Une fois à l?intérieur de cette enclave située aux portes du Vieux-Rocher, on est frappé également par l?ampleur des problèmes que vivent au quotidien les habitants. Dans ce registre, l?état lamentable du réseau routier défiguré par les crevasses et les nids-de-poule se conjugue aux carences du réseau d?assainissement, particulièrement l?encombrement de la totalité des avaloirs, transformant les chaussées en véritables marécages. Sur ce dernier point, Nourredine Achour, le délégué communal du secteur, souligne : « Ce problème est actuellement pris en charge par l?entreprise des grands travaux hydrauliques qui est à pied d??uvre pour réaliser un grand caniveau appelé à collecter les eaux pluviales. » Toutefois, concernant les autres problèmes dénoncés par les habitants de cette cité, ce dernier confirme l?absence d?infrastructures sportives, culturelles ou de loisirs, de certains services de proximité à l?instar de bureaux de l?ADE, de Sonelgaz ou des impôts, l?insuffisance criante des prestations offertes par la recette des services postaux, obligeant, dans tous les cas de figure, les riverains à effectuer de longs déplacements pour s?acquitter d?une quittance émanant de ces différents prestataires de services. Par ailleurs, l?absence au niveau de la polyclinique de proximité d?une permanence de nuit, durant les week-ends, et les jours fériés n?aurait pas également trouvé un début de solution malgré les doléances exprimées régulièrement par les habitants qui soulignent, en outre, que cette infrastructure sanitaire répond difficilement à leurs attentes en raison du développement de leur secteur qualifié par les urbanistes et les sociologues du Vieux-Rocher de zone marginalisée, déshéritée et nettement sous-équipée par rapport à l?importance de sa population.. Dans le lot, figurent 600 foyers recensés au niveau de sept sites de bidonvilles qui perdurent depuis des lustres un peu partout à travers le territoire du secteur urbain d?El Guemmas Dans l?attente d?une évacuation reportée à chaque fois aux calendes grecques, ces « parias » continuent également à vivre leur calvaire, se contentant tantôt de frapper timidement aux portes des autorités compétentes tantôt de manifester leur ras-le-bol par des actions plus musclées. Un sit-in par-ci, une sortie spectaculaire sur la voie publique par-là. Mais, au final, ils ne sont pas nombreux à croire à cet eldorado représenté par un logement décent auquel ils aspirent « surtout pour nos enfants qui n?ont connu jusque-là que les horizons du gourbi comme cadre de vie », disent les plus optimistes d?entre eux, même s?ils ne croient plus tellement à cette évacuation qui semble de jour en jour plus hypothétique. « On nous fait des promesses, mais elles ne sont jamais tenues », concluent nos interlocuteurs sur un ton désabusé cachant une détresse mal contenue.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)