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Efforts contrariés pour une école publique performante



Efforts contrariés pour une école publique performante
Instruire est, sans aucun doute, le plus beau verbe après aimer. C'est un exercice d'une grande noblesse qui exigebeaucoup de sacrifices et de volonté. Un bon enseignant se préoccupe constamment de la meilleure façon de transmettre le savoir à son disciple et s'assurer que son message a bien été saisi. Cela exige bien évidemment beaucoup d'efforts et de persévérance. Il ne suffit pas de bien préparer son cours, mais il faut aussi trouver la méthode pédagogique adéquate et les astuces correspondantes pour convaincre et éveiller chaque élève enparticulier. On doit aussi savoir motiver ses apprenants et les inciter à faire des effortsen privé. En plus de la connaissancescientifique, la compétence en la matière suppose la maîtrise de plusieurs autres aspects comme la psychologie de l'élève, la gestion du groupe et du temps, l'impartialité dans l'évaluation et le respect de l'éthique en toute chose. Ces dernières années, le ministère de l'Education nationale a adopté de nouvelles exigences dans le recrutement des enseignants. Au primaire, l'instituteur doit être, désormais, titulaire d'une licence, réussir au concours et poursuivre une formation avant de se voir confirmer à son poste. Le candidat à l'enseignement moyen doit également justifier d'un diplômeuniversitaire dans sa matière et se soumettre, en qualité de stagiaire, à une période de formation. Au lycée, le PES doit être titulaire d'un master et plus. Des critères de recrutement très exigeants qui témoignentde la volonté de la tutelle à améliorer lesperformances de l'école publique. De l'avis des inspecteurs et des encadreurs, ces nouveaux enseignants, exclusivement des universitaires, leur facilitent énormément la tâche. «Ils saisissent plus vite les approches psychopédagogiques qui leur sontpréconisées et participent avec assiduité au séminaires de formation. Ils font montre d'un intérêt et d'une curiosité particulière», souligne Abdelkader, un inspecteur de langue française au cycle primaire. Il s'agit indéniablement d'un saut qualitatif dansce volet précis des ressources et descompétences humaines qui aura un impact positif sur la qualité de l'enseignement, même si ce dernier indice dépend, à son tour de plusieurs autres paramètres. En effet, il ne suffit pas d'avoir de bons enseignants pour améliorer les performances de l'école. Il faut aussi mettre l'enseignant dans debonnes conditions. La gestion chaotique des établissements scolaires contrarie souvent cet effort sur le terrain. L'anarchie dansl'affectation des enseignants, les insuffisances multiples dans la confection des emplois du temps et la bureaucratisation des services de la direction de l'éducation causent beaucoup de torts à l'emploi judicieux de ces ressources. Quand une enseignante est affectée à une école distante de plus de 130 kilomètres de son domicile, alors qu'il y a une possibilité de la rapprocher de chez-elle, cela perturbe énormément son rendement. Quand vous n'avez qu'une seule journée de réception (au lieu d'accueil) à la DE, l'enseignant se sent, et à juste raison, méprisé par sa tutelle. Quand les emplois du temps quotidiens sont quasiment bâclés par les chefs d'établissement, au mépris des conditions particulières de chaqueenseignant, cela engendre des retards, des sanctions inconsidérées et des frustrations. De nombreux enseignants, interrogés à ce propos, évoquent inlassablement toutes ces considérations extra-pédagogiques qui sapent, en profondeurs, leurs efforts personnels. Le ministère doit absolument revoir son système administratif pour espérer récolter un jour les fruits des réformes engagées ces dernières années. Les directeurs d'établissement et les personnels administratifs (académie et inspection) doivent, eux aussi, répondre aux standards de la bonne gestion. C'est un impératif, l'accès aux responsabilités doit être strictement encadré.K. A.


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