Algérie - Revue de Presse


Les enseignants sous pression « Les enseignants affiliés au Conseil des lycées d?Alger (CLA) ont largement suivi le mot d?ordre de grève lancé par notre syndicat. Nous sommes satisfaits du résultat puisque le taux de suivi a atteint approximativement 70%. » C?est ce qu?a soutenu, hier, M. Osmane, le porte-parole du CLA, lors d?une conférence de presse animée au siège du SNOMMAR. Les responsables du ministère de l?Education nationale ont, quant à eux, annoncé un taux de suivi qui avoisine les 13%. Au même moment, l?inspection académique d?Alger a réagi en indiquant que la chambre administrative de la cour d?Alger a prononcé, samedi dernier, une décision d?un jugement en référé (d?heure en heure) déclarant l?annulation de l?appel à la grève lancé par « une organisation non agréée dénommée CLA » pour les 6 et 7 février prochains. En dépit de la décision de justice, cette organisation maintient, contre toute raison, son appel à la grève. Devant cet état de fait, l?inspection académique d?Alger a engagé de nouvelles poursuites, au titre du pénal, à l?encontre de l?instigateur de ce mouvement pour non-exécution de décision de justice », a souligné l?inspecteur de l?Académie d?Alger qui compte appliquer les dispositions administratives et judiciaires, notamment les retenues sur salaire, à l?encontre des enseignants qui enfreindraient la loi. Lors de son point de presse, M. Osmane est revenu longuement sur la plainte déposée contre eux par l?Académie d?Alger et sur les raisons qui les ont poussés à recourir au débrayage. Il précisera que deux préavis de grève ont été déposés auprès du ministère de l?Education nationale et de l?Académie d?Alger. L?un concerne la grève du CLA prévue le 6 février - qui englobe tous les lycées d?Alger - et l?autre pour les 6 et 7 et qui concerne uniquement le lycée Emir Abdelkader. « La plainte de l?Académie d?Alger concerne les 6 et 7 et non celle d?hier. Elle a été déposée en dernière minute, la veille du débrayage, et ce, dans le but de nous mettre dans la gêne et de nous empêcher de prendre une quelconque décision. Je ne comprends pas, en outre, pourquoi l?Académie dépose plainte contre uniquement le porte-parole du CLA alors que la décision du débrayage a été prise d?une manière collégiale », ajoute M. Osmane. Celui-ci a qualifié d?« immorale » la démarche des responsables de l?Académie quant au recours à la justice. « La chambre administrative n?est pas habilitée à régler les conflits sociaux. Avant de passer à ce stade, il fallait recourir à l?arbitrage ou à la médiation », a affirmé le conférencier. Celui-ci a relevé que cette procédure ne relève pas du hasard. Pour M. Osmane, il s?agit d?une « opération bien ficelée par un réseau qui active au niveau du ministère et de l?Académie et qui a pour tâche de semer le désordre afin de casser le mouvement syndical ». L?attaque contre le CLA, explique l?orateur, date du jour où ils ont décidé de s?impliquer pleinement dans les décisions qui les concernent de près. « Le pouvoir pédagogique doit revenir aux enseignants, nous avons revendiqué ce droit qui, apparemment, n?a pas été du goût de certains responsables des établissements du secondaire ni de la tutelle, nous avons exigé le règlement des salaires impayés... A notre sens, la réforme du système éducatif implique la participation des enseignants. Alors, veut-on nous mettre à l?écart ? », explique M. Osmane qui estime qu?une campagne pour « décapiter » l?encadrement des syndicats autonomes, notamment le CLA, a été orchestrée. « Nous ne sommes pas un syndicat maison et à cet effet, nous dérangeons. De notre point de vue, la stratégie de la tutelle est très claire : elle ferme les portes du dialogue pour que nous recourrions au mouvement de grève, par la suite elle saisit la justice pour rendre illégale notre action et nous faire ainsi taire à jamais. C?est une stratégie de démantèlement de l?avant-garde d?un syndicat pour casser tous types de mouvements », a souligné l?orateur qui explique que si aujourd?hui il n?y a pas de libertés syndicales à l?intérieur des lycées, les enseignants ne peuvent pas revendiquer leurs droits ni activer d?une manière permanente. Ce dernier a rappelé que le CLA a sollicité, à maintes reprises, le ministère pour une séance de travail afin de discuter de toutes les préoccupations des enseignants, en vain. « Nous sommes disposés au dialogue, car nous sommes convaincus qu?en se mettant autour d?une table de négociations, nous éviterons le pourrissement. Toutefois, lorsque la tutelle ferme les portes du dialogue, notre unique alternative reste le débrayage », a indiqué le porte-parole du CLA. Rappelons qu?auparavant, le ministère de l?Education nationale avait recouru à la justice pour l?annulation de la grève que devait observer le Conseil national autonome des professeurs de l?enseignement secondaire et technique (CNAPEST).



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