Algérie

DROIT DU TRAVAIL Le marchandage de main-d'œuvre, c'est fini !



C'était à la limite de l'esclavage ! Des «exploiteurs intermédiaires » se sont glissés dans les rapports entre les travailleurs et les compagnies pétrolières, notamment pour faire descendre les salaires au niveau marqué par la misère. Aboli en Europe au XIXe siècle déjà, ce n'est que maintenant que l'Etat algérien compte interdire le marchandage de main-d'œuvre.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Il devrait être interdit par le code du travail en préparation. Ce code, une compilation des lois en la matière, compte près de 700 articles, selon Saïda Kies, inspectrice au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, qui s'est exprimée samedi dernier à la salle Ali-Maâchi du Palais des expositions de la Safex, en marge d'une conférence sur l'évolution de la législation du travail en Algérie. «Il ne s'agit pas d'une nouvelle loi mais d'une codification des lois déjà en vigueur. Nous allons les réunir en un même texte qui est presque fin prêt. Ne nous reste que des retouches. Il compte près de 700 articles», a-t-elle expliqué. Une centaine de nouveaux articles, a ajouté Mme Kies, viendront, par ailleurs, renforcer et adapter les dispositions de la législation du travail en vigueur aux mutations socio-économiques du pays et surtout renforcer les droits des travailleurs. «Ces nouveaux articles comblent les vides juridiques s'agissant du harcèlement sexuel, la protection des enfants et le marchandage de main-d'œuvre», a-t-elle précisé. Et d'affirmer : «Le code du travail va interdire le marchandage de main d'œuvre. » La question refait surface à chaque contestation des travailleurs du Sud. Même si la plupart des mouvements dans cette zone hyper-sécurisée ne se font que rarement sentir. C'est que ces «exploiteurs intermédiaires» s'enrichissent sur le dos des travailleurs pratiquement depuis l'enclenchement du processus de transition vers l'économie de marché au début des années 1990. Et ils se comptent y compris parmi les fameuses «agences privées de placement», dont l'activité est réglementée. L'Algérie compte une vingtaine d'agences agréées depuis peu. Des agences qui ne cessent de faire parler d'elles en dépit des contrôles opérés par les services de Tayeb Louh, ministre en charge du secteur. «Ces agences sont soumises au contrôle périodique des organismes de l'Etat», a-t-il assuré en janvier dernier lors d'un passage à la Radio algérienne. Bref, le code du travail devrait bientôt être soumis aux partenaires sociaux. «Dès que les groupes tripartites de travail le finiront, l'avant-projet du code devrait être soumis aux partenaires sociaux pour l'enrichir avant de le présenter au gouvernement», a-telle conclu. Et de relativiser le retard accusé dans son élaboration : «Il n'y a aucune urgence. Nous disposons d'un arsenal juridique important. Il s'agit juste de réunir des textes qui sont déjà en vigueur.»



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)