Une commune déshéritée
La petite commune de Djazia, située au sud-est du chef-lieu de wilaya, à environ 80 km, compte 3536 habitants, dont 2258 en zone éparse. Cette commune a été classée parmi les communes les plus déshéritées du pays, en raison justement de la pauvreté extrême de ses habitants. Il faut dire aussi que l?enclavement de Djazia a énormément retardé son développement tant social que culturel. Les gens d?ici sont loin de vivre au rythme des citadins habitant les autres centres urbains, à l?instar de Meskiana ou de Aïn Beïda. La plupart n?ayant pas les moyens pour mener un train de vie plus ou moins égal à la moyenne. Pourtant, la commune a bénéficié d?un programme, dont la finalité est de désenclaver la région, tout en développant le niveau de vie des citoyens, notamment par le soutien au secteur agricole, à l?habitat, à la culture et au sport. N?oublions pas que la région a durement souffert des affres du terrorisme, et elle en souffre encore. Les victimes du terrorisme se comptent par dizaines. Il y a ceux qui en portent les séquelles et pour leur permettre une réinsertion sociale adéquate, il faut leur assurer une aide psychologique intense et soutenue. Si certains points du programme ont été réalisés, il en reste d?autres comme ceux destinés à la jeunesse. Nous faisons allusion aux secteurs culturel et sportif où le déficit est énorme et qu?il ne sera pas facile de combler en un tour de main. Par ailleurs, durant la décennie noire, de nombreuses familles ont fui la région pour s?établir qui à Meskiana, qui à Aïn Beïda, provoquant par leur exode un problème dans les villes mentionnées. Et pour encourager leur retour, il ne suffit pas seulement de leur garantir le logement, mais encore et surtout le travail. Voilà qui complique la tâche des pouvoirs publics ! Le programme destiné à cette commune englobe tous les secteurs, et à leur tête le secteur agricole, eu égard à la vocation de la région. Ainsi, on compte insuffler une nouvelle dynamique à Djazia en développant aussi bien la céréaliculture que l?apiculture, l?aviculture et l?arboriculture. Même l?élevage tant ovin que bovin sera pris en ligne de compte. Comme Djazia a été durement malmenée durant la décennie noire (on a dénombré 60 familles ayant été victimes du terrorisme, lequel a fait 100 orphelins et laissé des personnes défigurées à vie), le programme prévoit aussi l?insertion des femmes, en leur proposant l?apprentissage d?un métier. Le budget alloué à la réalisation de ce programme qui s?étale de 2001 à 2005 a été estimé à 764 millions de dinars. Infrastructures de base, telles écoles et salles de soins sont inscrites au programme. Rappelons que ce qui retarde encore le développement de cette commune enclavée et extrêmement pauvre, c?est le taux excessif d?analphabètes. Le programme (2001-2005) prévoit l?alphabétisation de 1000 personnes, tout comme il table sur la formation de 492 jeunes sans occupation, et ce, en vue de leur confier de petites entreprises, en relation avec la vocation de la commune. Malgré certains efforts somme toute louables, la commune de Djazia demeure une contrée où les citoyens vivent dans l?indigence et loin de tout progrès. Exception faite des riches propriétaires terriens qui, eux, ont généralement un pied ici et un autre en ville. Enfin, signalons que Djazia ne dispose pas encore de CEM, chose qui fait que les collégiens sont inscrits soit à Meskiana, soit à Dhalaâ pour poursuivre leurs études. Même chose pour le gaz naturel qui passe à côté, mais ne profite pas à la commune.
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Posté Le : 13/06/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : L. Baâziz
Source : www.elwatan.com