Algérie - Revue de Presse


« L?humour est une forme de désespoir » A quelques heures de son premier spectacle en Algérie, Dieudonné, sûr de lui et en pleine forme, ne perd pas le nord. Lors d?un point de presse à la salle Ibn Khaldoun, il reviendra longuement sur le harcèlement qu?il subit depuis son fameux sketch en direct, sur la troisième chaîne française, de décembre 2003. « Je ne suis pas un kamikaze, je ne veux pas faire du mal aux autres », dit-il, mais il n?est pas question pour lui de courber l?échine face au « réseau médiatique sioniste » et face à la « pensée unique » ambiante. Parce que son boulot à lui, c?est de faire rire et « le rire, c?est comme la musique, il y a différents styles », tient-il à préciser. Et d?ajouter : « J?appelle à la paix et au rire, mais le rire ça agace. » 2004 s?est assez mal passé pour Dieudonné, mais 2005 augure du pire, puisqu?on est arrivé à le taxer de « branche humoristique d?Al Qaîda » ! Pourtant, malgré ces rapports de force, cette injustice et tout le fiel qui se déverse sur lui, Dieudonné ne compte pas changer d?attitude, « L?humour restera ma façon de communiquer, mon arme à moi, parce que l?humour est le meilleur remède au mal, mais c?est une forme de désespoir », dit-il. Et face à tous ceux qui le critiquent, y compris ses collègues qui n?osent pas prendre une position ferme et l?assumer, il avancera : « Je n?ai rien à perdre, mais je ne peux pas mentir à ma conscience », parce que cette « manipulation devient de la pornographie ». Toutefois, beaucoup d?autres, des anonymes surtout, affirment soutenir son discours. Y compris des juifs qui ne se sont pas sentis choqués par son sketch. Mais certainement que la communauté algérienne en France fait partie de ceux qui le soutiennent le plus : « Je sens beaucoup de fraternité, les Algériens ont été très solidaires. » D?où sa joie d?être à Alger pour deux soirées qui affichaient complet depuis mardi matin. « Ses excuses » ironiques et cyniques, à coup sûr, seront interprétées à leur juste valeur de ce côté de la Méditerranée.


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