Algérie

Deux bombes à Constantine et fausse alerte à Alger



Les Algériens votent sous tension La présence massive des médias étrangers pour la couverture des élections législatives constitue indiscutablement une aubaine pour les groupes armés pour faire parler d’eux... Et cela n’a pas raté, car avec l’attentat de Constantine au quartier populaire de Daksi, ainsi que la bombe artisanale désamorcée hier en début d’après-midi à Sidi Yahia, le nouveau quartier branché d’Alger, les agences étrangères et les nombreux journalistes à Alger se sont aussitôt mis sur l’événement, en présentant les élections sous l’angle de «la tension terroriste» ou de «la relance de la spirale terroriste». Mais au-delà de son impact médiatique, l’attentat de Constantine se veut aussi un défi aux propos tenus la veille par le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, qui assurait mardi, depuis Annaba, que «le dispositif sécuritaire nécessaire» a été mis en place pour que le scrutin se déroule «dans les meilleures conditions possibles». Cela avant d’ajouter que «les derniers actes terroristes ne peuvent, en aucun cas, influer sur le processus de réconciliation nationale». Devant ce qui semble être un fait accompli, en porte à faux avec ses assurances de la veille, le même Zerhouni n’a d’autre choix que de réajuster son discours de la veille en qualifiant l’attentat de Constantine «d’acte de sabotage contre le système démocratique en Algérie». Pour le ministre de l’Intérieur, c’est aussi l’occasion de tirer les marrons du feu, donc d’essayer de renverser la situation en faisant en sorte que cet attentat de Constantine puisse provoquer l’effet inverse qui se traduirait par une plus grande participation au vote. «La meilleure façon de répondre à ce genre d’attentats est la forte participation aux élections législatives», estime-t-il en ajoutant que les citoyens sont libres de «voter pour qui ils veulent», l’essentiel étant «qu’ils aillent voter pour exprimer leur attachement au système électoral et à la démocratie». L’attentat de Constantine, loin d’être un acte isolé bien sûr, se situe dans la cohérence de l’appel lancé par Abdel Malek Droudkel, le chef du GSPC qui avait annoncé, sur la chaîne Al-Djazeera, que d’autres attentats suicides, après ceux du 11 avril, seraient perpétrés. Menace assortie d’un appel aux Algériens pour tourner le dos aux urnes. C’est dans la même veine terroriste qu’il convient de situer aussi les appels de Abassi Madani et Ali Benhadj à boycotter le scrutin d’aujourd’hui, au motif qu’il «est la répétition des anciennes consultations» et «qu’il ne fera que perpétuer les malheurs des Algériens». Il faut aussi mettre en relief que ce qui peut être considéré comme une flambée de violence, pour placer les élections sous tension, intervient au moment où l’armée, qui a déployé des gros moyens matériels et humains, est en train d’asséner des coups successifs aux groupes armés en Kabylie et à l’est du pays. Il s’agirait aussi pour le GSPC, à travers cet acte de Constantine, d’une bravade à se donner de la visibilité sur la scène et à faire croire qu’il existe encore dans l’équation politique algérienne.
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