Algérie

Des soirées sans éclat


Des soirées sans éclat
Les soirées ramadhanesques ont depuis longtemps perdu leur éclat, et ce n'est pas en temps de pagaille organisée et d'indigence multisectorielle caractérisée que les choses vont changer.Vers le pire, peut être. Toutes les rues et ruelles sont submergées, de jour comme de nuit, par les effets vestimentaires, des jouets, des cageots de fruits et légumes? et ceux qui vendent sont presque aussi nombreux que ces personnes venues d'horizons différents se perdre parmi les ballots des fripes et les objets hétéroclites, étalés à même le sol ou suspendus. On y perd le sens des achats à cause des bousculades et les obstacles qui ne laissent aucune chance aux piétons d'atteindre l'autre bout de la chaussée, le trottoir étant squatté.Voici l'avis d'un commerçant : «Les rues commerçantes de Souk Ahras appartiennent désormais à l'informel, et nous ne faisons que résister face l'irréversible avancée des marchands ambulants». D'autres commerçants ont trouvé mieux. Ils louent leurs façades aux propriétaires des étals de fortune et négocient à l'avance les heures de leur présence. Dans ce cafouillis d'activités commerciales parallèles prolifèrent des voleurs à l'arraché, les vendeurs d'objets prohibés et la plèbe locale y applique ses propres lois.Côté détente, les familles se perdent en pleine nature le long de la RN16 où des motocyclistes s'adonnent à une conduite périlleuse au milieu des foules, sans qu'aucune partie sécuritaire ne s'en offusque. Les commerces et les cafés, qui y vendent des produits douteux, sont insalubres et la faune de jeunes marginaux, qui arpentent la rue, profèrent toutes sortes d'obscénités à l'adresse des passants. Un cadre de la jeunesse et des sports révèle de son côté : «Par ces temps de veillées ramadhanesques, les jeunes sont rongés par l'oisiveté, et pour cause toutes les maisons de jeunes sont fermées à double tour».La population juvénile est, en effet, livrée à toutes les dépravations et ceux qui mettent à profit ces longues nuits d'été pour négocier transactions et marchés, en font peu cas. Rixes, vols, vente et consommation de psychotropes, jeux de hasard et une foultitude de comportements négatifs, devenus partie prenante du décor de la ville. L'absence de l'éclairage public dans plusieurs cités et artères principales achève le reste. Une première semaine faite d'anarchie et de grisaille.




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