Algérie

Des milliers de collégiens dans la rue à Boumerdès



Le bras de fer qui oppose le Cnapeste au ministère de l'Education nationale commence à prendre d'autres tournures dans la wilaya de Boumerdès.Hier, des milliers de collégiens de différents établissements de la région sont sortis, pour la seconde journée, dans la rue pour «exiger le retour de nos enseignants», radiés par la tutelle à cause de la poursuite de la grève. Le directeur de l'éducation, M. Khensous, parle de plus de 24 radiations dans les trois cycles, soulignant avoir envoyé une 2e mise en demeure à 1500 autres grévistes pour cesser leur mouvement. Mais cela, semble-t-il, n'a pas plu à certains élèves.
A Bordj Menaïel, des centaines de collégiens, dont des filles, ont bloqué hier la RN12, avant d'improviser une marche au centre-ville. Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la chaussée avec des blocs de pierre et des troncs d'arbre juste en dessous du pont à l'entrée de la ville, provoquant d'immenses embouteillages.
La circulation a été rétablie une heure plus tard après l'arrivée des gendarmes, mais certaines images de jeunes criant leur colère sur cette route à grande vitesse donnent à réfléchir. «Pourquoi ce sont eux qui protestent et pas leurs parents '» se demande un passager. A Figuier, la situation a failli dégénérer. Des collégiens du CEM Zerrouki Mohamed ont déserté leur établissement après la venue de quatre suppléants. Sur leur route vers l'Académie, ils ont jeté des pierres à l'intérieur du CEM Ahmed Malek, pour faire sortir leurs camarades et les inciter à se joindre à eux.
Saccage !
Chose qui a été faite, mais après le saccage de plusieurs fenêtres. Les élèves ont marché jusqu'au chef-lieu de la wilaya «en signe de soutien à nos enseignants», ont-ils déclaré. D'autres actions similaires ont été enregistrées dans les localités de Thénia, Dellys, Zemmouri, Ouled Moussa, Hammadi, Naciria, etc. «Ils veulent nous ramener des gens qui n'ont jamais enseigné.
Nous n'allons jamais accepter cela», s'écrient des élèves qui s'apprêtaient à bloquer la RN24, à Zemmouri. Si le coordinateur local du Cnapeste, M. Moula, y voit «une preuve de conscience et de fidélité des élèves à leurs enseignants», le directeur de l'Education, lui, parle «de manipulation». «Le nombre de protestataires est insignifiant et ils ont été tous manipulés.
Avant-hier, on a déposé plainte contre trois enseignants du CEM de Benmerzouga, à Khemis El Khechna. Ils ont été pris en flagrant délit de distribution de banderoles aux élèves», a-t-il précisé. «Ces accusations sont de pures affabulations qui visent à discréditer nos adhérents et à leur faire peur», réagit M. Moula. Pour lui, la procédure de radiation des grévistes est illégale. «La radiation ne doit être enclenchée qu'au bout de 44 jours d'abandon de poste et après l'épuisement des voies de recours auxquelles la loi accorde un délai de 15 jours.
La radiation n'a pas lieu d'être puisque les enseignants sont en grève, mais n'ont jamais abandonné leur poste», a-t-il appuyé. Durement touchés par ce conflit qui perdure, les élèves de la wilaya de Boumerdès ? fief du Cnapeste ? semblent commencer à perdre patience. La protesta risque de gagner les lycéens et les jours à venir s'annoncent très houleux dans le secteur.



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