Algérie

Des milliers d'enseignants dans la rue


Plusieurs slogans étaient scandés tout au long du temps qu'a duré la marche.Des milliers d'enseignants ont battu le pavé, hier, mardi, au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou en réponse à l'appel lancé la veille par le conseil de wilaya du syndicat Cnapeste. Bien avant l'heure convenue pour donner le coup d'envoi de la manifestation, à 10 heures, le siège de la direction de l'éducation de la wilaya, sis à l'entrée nord-ouest de la ville de Tizi Ouzou, était déjà noir de monde. Les enseignants sont venus principalement de la wilaya de Tizi Ouzou, mais il y avait également des dizaines d'enseignants qui ont fait le déplacement à partir d'autres wilayas du pays pour se solidariser avec leurs confrères de Tizi Ouzou.
Ainsi, la marche a été marquée par la présence de manifestants des wilayas d'Alger, Béjaïa, Boumerdès, Blida, Bouira et même de Constantine. Au fur et à mesure que les enseignants arrivaient sur place, ils étaient rapidement organisés en plusieurs dizaines de carrés, bien agencés. Des dizaines de banderoles, écrites aussi bien en langue amazighe qu'en français et en arabe, étaient déployés tout au longs des premières et deuxièmes rangées de chaque carré de manifestants.
Une partie des enseignants ayant répondu positivement à l'appel du Cnapeste était vêtue de blouses blanches tandis que d'autres ont brandi des blouses blanches incrustées dans de longues manches. A peine 10 heures arrivées, les milliers de manifestants ont commencé à avancer dans une très bonne organisation. Il faut rappeler que malgré le fait qu'il faisait très froid, ce climat n'a pas dissuadé les marcheurs à venir massivement pour faire valoir leurs droits. Plusieurs slogans étaient scandés tout au long du temps qu'a duré la marche. Cette dernière a traversé la route dite de l'académie avant d'atteindre le lieu-dit les Pères blancs.
Les manifestants ont poursuivi leur action de protestation jusqu'à l'endroit où elle devait aboutir, à savoir devant le siège de la wilaya. Les manifestants ont scandé plusieurs slogans comme: «Ulac smah ulac», «La dignité de l'enseignant n'a pas de prix», «Tous unis contre la hogra, non à l'injustice», «Assa azekka, le Cnapeste yella yella», «Non à la hogra, oui à la dignité, nous sommes les héritiers du colonel Amirouche», «Ne3ya di lbatel», «Pas de retour en arrière»...
Sur place, la tribune pour la prise de parole était déjà préparée, au préalable, ainsi que le matériel nécessaire de sonorisation. C'est alors, que les responsables du Cnapeste se sont succédé à la tribune afin de rappeler pourquoi ils sont tous là aujourd'hui. Lors de leurs prises de parole, les différents responsables du Cnapeste ont d'abord tenu à rappeler que l'un des principes de base de leur syndicat est la solidarité avec tout enseignant qui serait touché dans sa dignité ou ses droits. C'est pourquoi d'ailleurs, a expliqué l'orateur, cette marche a enregistré la participation et l'adhésion de plusieurs centaines d'enseignants venus d'autres wilayas. Et il a profité de cette occasion pour appeler les enseignants de Tizi Ouzou à se déplacer également demain (aujourd'hui, mercredi, ndlr) pour se solidariser avec les enseignants de la wilaya de Blida qui doivent aussi organiser une action de protestation.
Le même syndicaliste a rappelé que c'est depuis quatre semaines que le combat des enseignants est mené. «Après une grève d'un mois et trois rassemblements gigantesques des enseignants, le directeur de l'éducation de la wilaya continue d'avoir recours à la manipulation et à l'intimidation au lieu de répondre favorablement à notre revendication», a déploré l'intervenant. L'orateur a indiqué que les pouvoirs publics ont recours à la désinformation dans le traitement de cette affaire. Allusion faite au passage d'un responsable, la veille, sur un plateau de télévision où il a tenté de minimiser cette affaire qu'il aurait qualifiée d'un banal incident.
Chose que l'enseignant qualifie de provocation. «Il ne s'agit pas d'un petit incident, mais d'une grave atteinte à la dignité de l'enseignant», a martelé le syndicaliste qui a pris la parole à l'issue de la marche. «Nous sommes là pour défendre notre dignité et notre collègue agressée à l'intérieur même de la direction de l'éducation» nous a confié un enseignant, exerçant dans un lycée de la ville de Tizi Ouzou et qui a participé à toutes les manifestations organisées par le Cnapeste depuis le 20 novembre dernier. Une série de protestations ayant été engendrées suite à l'agression d'une enseignante le 18 octobre dernier à l'intérieur du bureau d'un chef de service de la direction de l'éducation. Depuis ce jour, cette affaire n'a pas cessé d'enfler. Le Cnapeste et les milliers de ses adhérents exigent que les deux responsables incriminés dans l'affaire de l'agression de l'enseignante en question soient licenciés. Une revendication que la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou juge, jusque-là, irrecevable.
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