Algérie

Des militants des droits de l'homme crient leur colère Rassemblement hier à la Grande-Poste



Des militants des droits de l'homme crient leur colère                                    Rassemblement hier à la Grande-Poste
La police a observé une halte étonnante, hier, en abandonnant ses stratégies et mécaniques de répression habituelles contre les manifestations pacifiques et a dignement célébré la Journée internationale de défense des droits de l'homme.
Les agents de l'ordre ont été silencieux et pacifiques face à la détermination des manifestants regroupés, hier en fin de matinée, à la Grande-Poste, à Alger-Centre.
Des cris, des slogans hostiles au pouvoir, des chants patriotiques, des banderoles et des pancartes pour dénoncer l'injustice, décrier le gouvernement et réclamer le droit aux libertés les plus fondamentales. Des dizaines de personnes à ce sont rassemblées dans le jardin de la Grande-Poste. Autant de policiers leur faisaient face, mais pour une fois, sans exprimer la moindre animosité à leur encontre.
Des militants des droits de l'homme, des familles de l'association SOS Disparus présents en force, ainsi que des jeunes de plusieurs collectifs activant sur facebook ont crié leur colère deux heures durant, sous le regard presque indifférent des agents de l'ordre qui avaient certainement reçu, pour une fois, des instructions fermes de ne pas réprimer les manifestants. «Ni Oujda ni DRS, l'Algérie hya el assas (l'essentiel)», «Pouvoir assassin», «Le peuple exige un Etat de droit» et bien d'autres slogans contestataires qui citaient nommément plusieurs hommes du pouvoir, dont Bouteflika, Ouyahia, Nezzar, Belkhadem, Kessentini, le général Toufik' Les policiers et policières, présents en nombre, observaient le spectacle sans bouger le petit doigt.
La détermination infaillible de SOS Disparus
Des passants curieux s'arrêtent, sourient, s'approchent pour avoir plus d'informations. Quelques agents en civil, connus et reconnus par les manifestants, n'hésitent pas, parfois, à donner de fausses informations. L'un d'eux va même jusqu'à traiter les manifestants de «simples fous» en s'adressant à un de ces passants curieux. Les policiers en tenue réglementaire, eux, n'ont pas hésité à répondre naturellement aux questions nombreuses des passants : «Une manifestation pour les droits de l'homme.» Sans aucun ressentiment.
Les protestataires, eux, ne se sont pas tus une seconde. Le moment est intense pour eux. «Qu'ils nous rendent nos enfants vivants ou qu'ils nous remettent leurs cadavres», s'écrie un homme en brandissant la photo de son frère, arrêté et disparu en 1998.
Une dame assise sur le bord du trottoir, se lève aussitôt et brandit à son tour les portraits de son mari et de son fils disparus tous deux en 1996. «Nous réclamons la vérité, la justice, nous ne voulons pas d'argent, nous voulons des réponses», peste-t-elle. Les jeunes des collectifs Espace mouvement associatif liberté (EMAL), Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC) et des adhérents de la Laddh n'ont pas hésité à scander leurs slogans : «Où sont les disparus '» en ch'ur.
Les causes se sont justement mêlées durant les deux heures de rassemblement. Seule comptait, au final, cette cible commune, responsable de toutes les atteintes aux droits de l'homme en Algérie, qu'ils ont décriées durant deux heures.
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