Algérie - A la une

Dernier appel pour le théâtre algérien !




Le théâtre algérien vit une situation alarmante qui a poussé plus d'un à abandonner le navire, alors qu'à son âge d'or, il était une référence.Le théâtre en Algérie, comme la plupart des secteurs culturels, passe depuis des années par une crise chaotique. Complètement malade, il souffre de divers maux : manque d'établissements, de formation, de techniciens, de diffusion, les associations livrées à elles-mêmes... Une situation alarmante qui a poussé plus d'un à abandonner le navire. Alors que le 4e art algérien, à son âge d'or, était une référence.
Des monuments tels que Ould Abderrahmane Kaki, Yacine, Mustapha Kateb, Abdelkader Alloula, Azzedine Medjoubi, Abdelmalek Bouguermouh et tant d'autres pour ne citer que ceux-là, l'ont porté à l'international. Mais surtout, ils ont pu réconcilier les Algériens, toutes classes confondues, avec leur culture, leur société. Malgré son rôle dans l'Histoire du pays, notamment dans la lutte contre le colonialisme avec la troupe du FLN ou encore celles qui se produisaient sur les planches à l'heure de la décennie noire ? beaucoup ont payé le prix fort ? aujourd'hui, il est complètement à l'agonie. Les raisons sont multiples et connues de tous ; absence d'une vraie politique et volonté culturelle, absence de vision, manque flagrant d'écoles et d'instituts, lourdeur administrative, réappropriation du secteur par des "bureaucrates"... À cet effet, les différents ministres ayant défilé aux Annassers proposaient des consultations et des commissions, qui se conjuguaient plus avec des "paroles, paroles" et de la théorie sans pratique concrète sur le terrain. Voilà que Malika Bendouda, nouvellement installée, vient de lancer, le 22 juillet dernier, un chantier de réforme du théâtre.
Ce projet présidé par l'auteur et dramaturge Hmida Ayachi, a réuni plusieurs experts, professionnels et universitaires qui tenteront d'apporter leur savoir-faire et expérience pour sortir la scène théâtrale du gouffre. Concernant cette initiative, Hmida Ayachi nous a expliqué qu'avant le lancement de ce chantier, un état des lieux a été réalisé lors de réunions avec des praticiens. Suite à cette démarche, ils ont constaté plusieurs faits, notamment "l'absence d'une vision concernant les théâtres régionaux. Ils ont perdu tout leur sens avec les nouvelles donnes culturelles et politiques", a indiqué M. Ayachi. En effet, ce chantier de réforme qui "vise à asseoir une vision en droite ligne avec le plan d'action du gouvernement, qui insiste sur l'impératif de réaliser l'efficacité économique dans les différents secteurs", comprendra sept axes. Le premier est de revoir de "manière radicale" la fonction des établissements régionaux, rebaptisés "théâtre de la ville". "Nous avons réalisé des contrats de performance d'une durée de 3 ans (renouvelables) pour les directeurs qui auront des objectifs bien précis à relever durant leur mandat." Il est prévu également sur cette trentaine de théâtres, de dédier quelques-uns à la formation, avec l'implication, notamment des ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur.
Il sera, entre autres, question de l'installation d'un département d'archivage, afin "de rassembler des textes, qui resteront pour la mémoire et la postérité". Un deuxième volet portera sur le "théâtre de l'initiative", qui a pour ambition "de créer des théâtres de poche dans les villages et quartiers", et ce, à travers des mécanismes d'aide avec l'appui d'investisseurs ainsi que des APC. Aussi, il sera question de la "conversion du statut des coopératives en start-up", en partenariat avec les ministères du Travail et du Commerce.
Le groupe de travail va réfléchir, entre autres, sur "des mécanismes pour accompagner" le théâtre de rue ainsi que le théâtre amateur. Pour la concrétisation de ce projet, les membres se sont donné deux mois pour la finalisation d'un rapport détaillé sur le chantier de réforme. Mais, selon Hmida Ayachi, "nous avons déjà commencé à être pratiques sur le terrain, notamment avec la réalisation du contrat de performance. Et 60% du travail est fait". Espérons que cette initiative soit réellement concrétisée et non une énième réunion sans fin... pour sortir le théâtre de son marasme.
H. M.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)