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De restructuration en restructuration




De restructuration en restructuration
Une loi en projet sur les capitaux marchands de l'Etat a été évoquée il y a quelques semaines par Abdeslam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines. Elle vise à opérer un énième redéploiement du secteur industriel public et à revoir l'organisation actuelle des capitaux marchands autour des Sociétés de gestion et des participations de l'Etat (SGP). Il est ainsi attendu de créer des groupes industriels qui soient en mesure de développer l'appareil productif, de promouvoir l'industrie nationale et de lui donner de la consistance. Sur le papier, l'idée semble séduisante, puisque les nouveaux groupes dont il est question auront toute la latitude de contracter des alliances et des partenariats, si c'est nécessaire. Il reste, cependant, que la reconfiguration du secteur public, fût-elle suffisamment réfléchie, ne pourra produire l'effet escompté que s'il y a changement dans les pratiques de management et de gouvernance. L'Etat va-t-il revoir la manière dont sont désignés les gestionnaires des entreprises publiques ' Va-t-il leur attribuer plus de prérogatives pour la bonne marche des sociétés publiques ' Ce dont tout le monde est sûr, c'est que l'Etat, pour des raisons dogmatiques, ne cédera pas sur le secteur public, tout en essayant de passer la main au privé, en assainissant le climat des affaires et en réglant les problèmes qui font obstacle à l'investissement. Ainsi, la stratégie, vieille de vingt ans, et qui consistait à tout privatiser, il s'en détourne, la privatisation n'étant plus une priorité dans le canevas du gouvernement et encore moins un facteur de croissance comme le sont la consommation ou les exportations. A contrario, les partisans d'une libéralisation plus poussée estiment, eux, que le secteur public, tel qu'il fonctionne aujourd'hui, n'apporte pas grand-chose à l'économie nationale, et que s'il y a nécessité de se débarrasser de canards boîteux, il faut le faire, et ce, dans l'intérêt des entreprises. Et puis, jusqu'à quand l'Etat continuera-t-il à voler au secours de sociétés en manque de souffle, en fin de cycle industriel, dotées d'équipements obsolètes, gérées selon des pratiques dépassées et qui n'ont pas de marché ' L'Etat consacre de maigres dotations à l'investissement productif, alors que les subventions prennent encore de l'épaisseur. Mais, peut-on aussi imaginer le développement du secteur de l'industrie sans l'aide publique car celle-ci a un rôle important à jouer, particulièrement dans les secteurs stratégiques. En principe, les institutions bancaires pourraient se mettre au service de cette stratégie destinée à remodeler le secteur public, mais sur la base de critères économiques avec des contrats de performance bien établis. Ce n'est pas tout à fait l'aide de l'Etat au bénéfice de l'entreprise publique, puisque dans la nouvelle politique industrielle voulue par l'actuel Exécutif, il y aura de la place pour le privé. Autre chose, les liquidités dont se gargarisent les banques aujourd'hui sont beaucoup plus importantes qu'il y a une vingtaine d'années. Et l'industrie peut en tirer profit, mais de manière rationnelle.L'Etat semble ainsi détenir actuellement les moyens de sa politique industrielle. En outre, il a de la marge, le pays n'étant plus sous surveillance, comme il l'était, au début des années quatre-vingt-dix, parce que lié par des accords multilatéraux au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. Encore faut-il qu'il réussisse à avoir la vision nécessaire pour faire aboutir sa démarche.Y. S.NomAdresse email




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