Algérie

De l?opulence au déclin



Les historiens signalent la présence d?une oliveraie florissante aux abords du Sig depuis l?occupation romaine. C?est sous le règne de Trajan que sera érigé le barrage qui arrosera les terres en aval. L?installation d?un village de colonisation dès 1845 allait amorcer une véritable structuration de l?oléiculture. En effet, après de multiples essais de cultures industrielles, les premiers colons durent se rendre à l?évidence. La région qui s?étale des deux côtés de l?oued Sig était prédestinée à la culture de l?olivier. Très rapidement, les immenses terres livrées à la colonisation allaient renouer avec la culture de cet arbre sacré. Sans le savoir, en ramenant dans leur maigres bagages quelques pieds d?oliviers, ces premiers colons venaient de donner à l?oléiculture l?une de ses plus fameuses variétés. Grâce à une rapide acclimatation, la Sigoise venait de prendre possession de son terroir pour ne jamais le quitter, sauf pour s?exporter sous toutes les formes. C?est ainsi qu?à la veille de l?indépendance, on recensait une dizaine de grosses fabriques qui avaient pour nom Crespo, Fortesa, Lopez et quelques autres. De leur côtés, les Algériens n?étaient pas en reste. Quelques familles réussissaient à se faufiler dans ce marché exclusivement tourné vers l?exportation. En effet, à l?époque et jusqu?à la fin des années soixante-dix, contrairement à l?huile, la consommation d?olive de table était extrêmement réduite en Algérie. Après le départ des colons, ce sont les Algériens qui prendront en charge la transformation qui continuait à s?exporter en totalité vers non seulement l?ancienne métropole mais également vers plus d?une vingtaine de pays africains, européens et nord-américains. Curieusement, ni l?intensification de la guerre de libération, ni l?indépendance, ni le départ des derniers colons en 1965 n?auront une quelconque influence sur les quantités d?olives exportées. En effet, entre 1959 et 1970 entre 200 000 et 300 000 quintaux conditionnés dans des bordelaises en chêne quitteront les ports de Mostaganem et d?Oran vers l?Europe, les Amériques et l?Afrique. Même l?avènement de l?autogestion n?aura aucune influence notable sur cette activité. Mais dès la création de l?Office national des produits oléicoles (Onapo), la promulgation du monopole sur le commerce extérieur et l?entrée en vigueur de la révolution agraire, la production allait péricliter. Entraînant dans sa chute une réduction drastique des exportations qui passeront en l?espace de trois campagnes (70/71, 71/72 et 72/73) de 251 000 à 48 000 quintaux. Confiée à un organisme étatique, l?exportation déclinera rapidement pour devenir insignifiante, emportant dans son sillage toute l?activité oléicole.



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