Algérie

Darna-Casbah En toutes lettres


Darna-Casbah                                    En toutes lettres
En guise de v'ux pour 2013, l'architecte et sociologue, Djafar Lesbet, s'est essayé à la poésie pour exprimer son amour de La Casbah, son inquiétude et l'espoir de sa résurgence. Sans prétention littéraire, ce texte a le mérite d'attirer l'attention sur le c'ur historique d'El Djazaïr. L'auteur y évoque le projet Darna pour réaliser une maison-témoin de La Casbah.
En 2009 des citoyens, autour de «Darna» se sont mobilisés. Pour reconstruire notre maison et l'immortaliser.
On me dit, Casbah, tu es l'âme d'Alger. Et pourtant je suis avilie. Je suis incomprise et malmenée,
L'idée de «Darna» m'a ravie. La renaissance d'un enfant désiré. M'a remplie de joie et permis d'espérer.
Mon c'ur s'est ré-enchanté. 2012 va-t-il emporter l'espoir à peine caressé '
Mes yeux n'ont plus de pleurs à verser. Ma voix n'a plus de chant à clamer. Mes rêveries se sont dissipées.
Je reste un amour enclavé. Je suis redevenue un sol desséché. La douleur me ronge et brûle mon âme meurtrie.
Mon avenir serait-il mort avant d'être né ' Suis-je devenue un corps impensé '
L''il qui me contemple me trouve désenchantée. Je ne suis plus qu'une table après banquet. Une coupe ébréchée sans liqueur ambrée.
Mes rues se sont dépeuplées. Mes maisons paraissent surpeuplées. Pourtant elles ont été désertées.
Mes enfants m'ont abandonnée. Certains usent mon corps pour être relogés. D'autres utilisent ma détresse pour gruger.
Je soupire entre des étaies calfeutrés. Tout n'est plus que tristesse endurée.
Qu'attendent mes fils pour s'insurger. Contre des pratiques qui ont trop duré. Les hommes, les fleurs qui m'embellissaient. Se sont, aux quatre vents, dispersés.
Je ne suis plus la divinité déclamée. Jadis, je fus crainte et adorée. Je suis témoin d'un glorieux passé, aujourd'hui classé. J'ai abrité votre dignité. J'ai pris part à votre liberté.
Je n'envie rien et je réclame tout à mes enfants adorés. Mon c'ur languit des mesures déterminées.
On me dit qu'un nouveau plan de sauvegarde a été voté. Un autre budget m'a été accordé. L'argent ne cesse, sur mes plaies, de se déverser. Ses générosités n'ont pas empêché mes murs de s'effondrer.
Seule votre promesse d'engagement peut me sauver. Mettra fin à mon calvaire longtemps enduré.
Je vis sous des cieux moroses. Mon âme a besoin de roses. Qui m'offrira le bouquet qui m'illumine du rayon d'amour tant espéré.
A vous de décider de ma mort anticipée. Ou de ma vie pour habiter vos rêves et entretenir vos pensées. La Casbah est Darna.
Titre original : «Epilogue ou début d'un Dialogue Darna-Casbah». L'agencement du texte a été modifiée mais les vers conservés tels quels.


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