Algérie

Dalil Boubakeur ciblé



De notre correspondant à Paris

Les services de renseignement sont formels : la menace viendrait du Pakistan, près de la frontière afghane. Les présumés tueurs, tous d’origine algérienne, auraient pour objectif l’assassinat du recteur de la Mosquée de Paris. Deux d’entre eux ont été interpellés lundi soir à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à leur descente d’un avion en provenance d’Egypte, et les trois autres mardi matin en banlieue parisienne.Il s’agit de «cinq interpellations majeures», selon le directeur du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini. Des «interpellations majeures dans le cadre des menaces des jihadistes de retour de la zone pakistano-afghane et d’une menace d’assassinat du recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur», révèle-t-il. Les cinq jeunes hommes arrêtés sont «des gens intéressants dans le cadre de la menace globale (contre la France) récemment évoquée», a déclaré à l’AFP une source proche du dossier. Ils sont soupçonnés de faire partie des réseaux de candidats au jihad formés dans les zones tribales de l’ouest du Pakistan, à la frontière afghane, où combattent des talibans alliés à Al-Qaîda.
Ces interpellations ont été réalisées dans le cadre d’une commission rogatoire d’un juge antiterroriste. Certains suspects avaient menacé le recteur Boubakeur, lequel fait l’objet depuis cet été d’une protection rapprochée, selon une source proche de l’enquête. Dalil Boubakeur a salué ces interpellations sur la radio RTL : «Merci à notre système d’être à la hauteur du monde dangereux dans lequel nous vivons actuellement qui peut protéger la liberté de pensée, la liberté d’expression et la liberté de vivre ensemble». «Malheureusement, des hommes de paix aujourd’hui sont trop souvent menacés par ceux que ça n’arrange pas». Depuis la fin de l’été, le gouvernement répète qu’il existe une «menace terroriste réelle» visant la France. Les autorités françaises évoquent depuis deux mois une montée de la menace d’attentat terroriste sur le sol français. Plusieurs indices laissent cependant penser que la possibilité d’un acte terroriste, que les services de la lutte antiterroriste n’ont jamais exclu pour la France, a pu augmenter. Le vote de l’interdiction totale du voile intégral a notamment fondé un message de menaces d’Oussama Ben Laden diffusé fin octobre et qui était, fait sans précédent, dédié spécifiquement et uniquement à la France. Des jihadistes qui entreprennent de rentrer des zones tribales pakistano-afghanes sont la «principale inquiétude» des autorités d’Etats européens. Elles craignent que ces combattants aguerris ne soient en mesure de fédérer et d’organiser des groupes, pour l’heure informels et atomisés. Samedi, un Français d’une trentaine d’années, soupçonné de s’être rendu en 2009 dans la zone pakistano-afghane et d’en être revenu au début de cette année, a été mis en examen et incarcéré pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». A Naples, le 2 octobre dernier, un autre jeune Français, Ryad Hannouni, avait été arrêté, lui aussi alors qu’il venait de rentrer de cette zone tribale.                     
 
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