Algérie

Crise syrienne : le chef des observateurs arabes parle d'une "guerre"



Crise syrienne : le chef des observateurs arabes parle d'une
ALGER - Le chef de la mission d'observation de la Ligue arabe, chargée de suivre l'évolution de la situation en Syrie, a fait état jeudi d'une "guerre" dans ce pays, où les violences continuent d'émailler le mouvement de contestation du régime en place qui fait face à de "fortes pressions internationales".
Lors d'un bref retour dans son pays, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustafa al-Dabi, chef des observateurs arabes, a dit avoir vu "quelques preuves de torture" en Syrie qui fait face à une "guerre", selon ses propos repris par des médias.
Par ailleurs, le général al-Dabi, s'est dit "totalement satisfait" du travail des observateurs : "Il y a une campagne contre la mission et contre le chef de la mission, et quelques allégations portées contre elle, mais tout cela est faux", a-t-il affirmé, en estimant que ceux qui critiquent les observateurs n'ont pas compris leur rôle.
La Ligue arabe a décidé le 28 janvier de suspendre sa mission d'observation en Syrie, en invoquant une escalade des violences dans ce pays qui fait face depuis mars 2011 à des troubles qui auraient fait selon l'ONU, plus de 5.400 morts.
Les 165 observateurs de la Ligue avaient été déployés à partir du 26 décembre avec l'accord de Damas pour surveiller l'application d'un premier plan de sortie de crise prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers.
Les propos du général al-Dabi interviennent au moment où plusieurs pays occidentaux et arabes tentent de faire adopter une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, soutenant le nouveau plan de sortie de crise de la Ligue arabe, qui appelle au "départ" du président Bachar al-Assad et à des "élections libres".
Toutefois, ce projet de résolution demeure fortement contesté par la Russie, alliée de la Syrie ainsi que par la Chine, deux pays ayant le droit de veto au Conseil onusien.
"Nous n'autoriserons aucun texte que nous considèrerons comme erroné et qui conduirait à une aggravation du conflit. Nous ne permettrons pas son adoption", a affirmé mercredi l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, cité par des agences de presse russes.
La Russie avait présenté ces derniers mois son propre projet, qui condamne l'usage de la force à la fois par le gouvernement syrien et l'opposition. Un texte rejeté par les Occidentaux.
Face à l'intransigeance de la Russie vis-à-vis du projet de résolution de l'ONU qui reprend les grandes lignes du plan arabe de sortie de crise, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil al-Arabi a indiqué que Moscou fait face actuellement à des "pressions" pour qu'il accepte ce texte.
Dans des déclarations jeudi à la chaîne de télévision américaine CNN, M. al-Arabi a déclaré que le régime du président al-Assad "fait face à d'énormes pressions internationales" et "ne peut pas durer pour l'éternité", soulignant la nécessité de répondre aux aspirations du peuple syrien.
Selon lui, le soutien de Moscou à Damas "entrave l'option militaire et l'imposition de sanctions contre ce pays". "La Russie rejette le plan de paix arabe qui prévoit le transfert du pouvoir au vice-président syrien". "Nous n'avons pas exigé le départ du président al-Assad. Nous voulons seulement que le chef de l'Etat transfère le pouvoir à son vice-président", a insisté M. al-Arabi.
Sur le terrain, les troubles continuent de secouer plusieurs villes syriennes : A Deraa (sud), l'armée syrienne a pris d'assaut jeudi un village de cette province, berceau du soulèvement populaire, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dans la province de Damas, l'OSDH rapporte une "campagne d'arrestations et de perquisitions" dans plusieurs localités, dont Douma, tandis que les villages de Talfita et de Rankous continuaient d'être assiégés.
Par ailleurs, dans la province d'Idleb (nord-ouest), "dix soldats ont fait défection à un barrage près de la localité de Saraqeb et se sont heurtés à l'armée, détruisant un véhicule de transport de troupes avant de s'enfuir", selon la même source.
Parallèlement à ces troubles, des manifestations d'étudiants ont eu lieu jeudi dans la capitale et dans la province de Damas pour la commémoration du 30ème anniversaire du massacre de Hama en 1982.
A Damas, les manifestants, en majorité des adolescents, sont partis du quartier Al-Maydane et se sont dirigés vers la place de la Liberté où ils ont été "attaqués par les services de sécurité", selon des médias, tandis que la ville de Hama était paralysée par une grève générale lancée à l'appel de l'opposition pour commémorer cet évènement, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
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