
La crise des pneus en Algérie est un problème structurel qui persiste depuis plus de deux ans, avec une accentuation notable depuis septembre 2024. Elle affecte la mobilité quotidienne des citoyens, le pouvoir d'achat des ménages, les secteurs du transport et de la logistique, et pose un risque majeur pour la sécurité routière en raison de l'usage de pneus usés, inadaptés ou de mauvaise qualité. Le marché national nécessite environ 7 millions de pneus par an, mais la production locale ne couvre qu'une fraction limitée, entraînant une dépendance aux importations et une flambée des prix. Voici une analyse détaillée des origines, causes, alternatives et solutions, basée sur des sources récentes.
La crise trouve ses racines dans une combinaison de facteurs structurels, économiques et conjoncturels :
Ces causes révèlent une fragilité systémique, amplifiée par l'absence de régulation des prix et de transparence dans la distribution.
Face à cette urgence, plusieurs alternatives ont été évoquées pour atténuer l'impact immédiat et moyen terme, en misant sur une approche mixte (import/local) :
Ces alternatives visent à protéger le pouvoir d'achat et la sécurité, tout en évitant une dépendance totale aux importations.
Le gouvernement a réagi par des mesures d'urgence et des investissements à long terme, mais leur impact reste limité à ce jour (novembre 2025), avec des promesses souvent non tenues. Voici un aperçu structuré :
| Type de solution | Détails | État d'avancement | Impact attendu |
|---|---|---|---|
| Importations d'urgence | - Automne 2024 : 100 000 pneus injectés (3 marques pour tourisme et camions). - Programme 2025 : 300 000 unités via Naftal, supervisées à Oum El Bouaghi. - Promesse présidentielle (fin août 2025) : 1 million de pneus. | Partiellement mises en œuvre, mais insuffisantes (pénurie persiste 3 semaines après l'annonce). | Couvrir les besoins immédiats ; stabilisation temporaire des prix. |
| Répression de la spéculation | - Enquêtes nationales par les Directions du commerce (contrôle des stocks, prix et parcours des pneus). - Saisies et condamnations : ex. 4 ans de prison à Mostaganem, poursuites à Ghardaïa et Oum El Bouaghi. | En cours depuis août 2025 ; campagnes actives dans plusieurs wilayas. | Réduction du marché noir ; traçabilité accrue. |
| Développement industriel local | - Extension Iris Tyres (Sétif) : 4 millions de pneus tourisme + 800 000 poids lourds/an. - Usine SHLI (Oran, zone El Hamoul) : Partenariat avec Doublestar (Chine) ; investissement 50 milliards DA ; capacité initiale 7 millions/an (jusqu'à 22 millions). - Autres projets : Usines à Touggourt, Aïn M'lila (Oum El Bouaghi) et extension Sétif. - Objectif global : 20 millions de pneus/an d'ici fin 2026. | - Iris : reprise en août 2025 ; extension fin 2025. - SHLI : Pose de la première pierre en juillet 2025 ; production 2026. - Autres : Annoncés, entrée en service 2026. | - Économies : 200 millions USD/an en importations. - Exportations : 300 millions USD/an (vers Moyen-Orient, Europe, Amérique). - Emplois : 2 000 directs à Oran + autres. |
Malgré ces initiatives, la crise persiste en raison de retards et d'une mise en œuvre jugée improvisée. L'Organisation HIMAYATEC appelle à des actions immédiates pour prioriser la sécurité routière. À long terme, ces projets pourraient transformer l'Algérie en exportateur, mais une régulation accrue est essentielle pour éviter les récidives. Si la situation évolue rapidement, une surveillance continue des annonces gouvernementales est recommandée.
Posté par : frankfurter
Ecrit par : Rédaction