Création de 11 unités de production de ciment Plan de développement de la filière de l'industrie cimentière

Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, l'affirmé, hier, lors de la présentation du plan de développement de la filière ciment, organisée à Alger. S'étalant sur trois années, ce plan vise à atteindre une production nationale globale de 25,7 millions de tonnes en 2017, alors qu'elle est actuellement de 11,5 millions de tonnes. Ce nouveau plan de modernisation consiste en la réalisation de quatre nouvelles cimenteries publiques à Sig, Béchar, Relizane et In Salah. Il est également question de la rénovation de six unités vétustes (Aïn El Kébira, de Chlef, de Tebessa, de Zahana, de Beni Saf et de Meftah), relevant du groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). Le secteur privé est également impliqué dans cette opération puisque ce plan prévoit la réalisation de sept nouvelles usines de production pour faire augmenter la production à hauteur de 17 millions de tonnes en 2017 (8,5 millions de tonnes actuellement). Le plan prévoit également l'augmentation des capacités de production des agrégats pour atteindre sept millions de tonnes en 2014, à travers la réalisation de six nouvelles unités industrielles. Le gouvernement prévoit aussi la promotion de la production du béton prêt à l'emploi (BPE) à travers la construction de seize unités d'une capacité de quatre millions m3 en 2014. « Ce programme prévoit la création de 40.000 emplois directs et indirects », a affirmé Chérif Rahmani. Le ministre a affirmé que l'industrie des matériaux de construction évolue à un rythme rapide, en Algérie, en raison de la forte croissance tirée essentiellement des plans publics de développement. Il a déclaré, dans le même sens, que le secteur des équipements publics reste le principal moteur de développement de ce créneau qui consomme 60% de la production annuelle du ciment.
Hausse du prix du ciment
Interrogé sur les prix du ciment pratiqués sur le marché national, M. Bachir Yahia, P-DG du groupe Gica, a observé que le sac de ciment cédé à 300 DA, au niveau des unités de production relevant de son groupe, atteint le double sur le marché. « L'absence de contrôle et le déséquilibre entre l'offre et la demande sont à l'origine de cette situation », explique-t-il. Le même responsable a affirmé que la production du groupe Gica est destinée en priorité aux entreprises de réalisation, puis les transformateurs et enfin le réseau de distribution pour les autoconstructeurs et les PME, soulignant que « 60% de la production en vrac est destinée aux entreprises de réalisation alors que la demande en la matière est estimée à 55% ». Selon lui, le groupe peut effectuer un seul contrôle sur la destination du ciment à travers la vérification des contrats de réalisation des entreprises qui en font des commandes. A propos du programme d'importation initié par le groupe Gica, il y a quelques années, pour combler le déficit constaté sur le marché, M. Bachir Yahia a affirmé que les deux appels d'offres se sont avérés infructueux. « Nous avons lancé deux appels d'offres pour importer 1,5 million de tonnes que nous n'avons pas pu transporter en raison du manque de moyen de transport adéquat. Nous avons donc décidé d'importer en petites quantités de 400.000 tonnes », précise-t-il. Le P-DG estime que le programme de développement de ce créneau peut occasionner « une surproduction qui ne sera pas nuisible dans la mesure où les pouvoirs publics peuvent, à ce moment, agir sur le régime de production », indique-t-il. « Cela nous permettra aussi de programmer les périodes de maintenance des unités de production sans avoir aucun impact sur la production », a-t-il souligné. « On prévoit aussi la réalisation de trois terminaux au niveau des ports pour l'exportation de cet excédent en plus de la création d'une société mixte qui s'occupera de cette opération ».