Algérie

COPEVIT : Une coopérative objet de toutes les convoitises



Curieusement le PNDA ne s?est pas sérieusement intéressé à la réhabilitation de l?outil de transformation alors qu?il constitue l?indispensable aval d?une production toute destinée à être transformée. Le ministre de l?Agriculture avait à ce propos rétorqué que l?agroalimentaire ne dépendait pas de son secteur et que son département a pour mission d?assurer l?abondance des produits agricoles. Le ministère de la PME/PMI visé par la réplique ne s?y est pas intéressé non plus. Restaient les coopérateurs, mais, eux aussi, attendaient un soutien comme pour la replantation. Par ailleurs, la profession non organisée et surtout confinée jusque-là dans le rôle de producteurs et vendeurs de vendanges, n?était pas en situation de se soucier de la qualité des vins et de leur écoulement. Aujourd?hui que la donne a changé et que la COPEVIT transforme le raisin des viticulteurs, il ne reste plus que la solution de la recapitalisation ou du crédit bancaire. Mais les deux se heurtent à un même problème. Pour le crédit, des garanties sont nécessaires or la COPEVIT ne dispose pas de titre de propriété sur les caves dont elle a acheté les murs. Elle doit maintenant acquérir les terrains, ce qui lui avait été refusé auparavant. Elle doit pour ce faire d?une part mobiliser l?argent nécessaire et d?autre part produire aux domaines un agrément. Cependant, ce document ne peut lui être délivré que si elle tient une assemblée générale des coopérateurs, assemblée qui sortira avec une nouvelle équipe dirigeante. Cependant l?administration a avisé les actuels dirigeants que l?assemblée doit être ouverte à tous les viticulteurs désirant adhérer à la COPEVIT, ce que ces derniers n?entendent pas. En effet, les nouveaux arrivants ne débourseraient que 1000 DA à l?adhésion selon un texte réglementaire datant de 1996 alors que lors de la première AG en 1992, l?action avait été fixée à 2000 DA, une action qu?ils veulent réévaluer en fonction de sa valeur actuelle. Mais si cette revendication ne manque pas de légitimité, il n?est pas concevable que la COPEVIT continue à appartenir à seulement 60 viticulteurs alors qu?ils sont plus d?un millier et qu?ils n?ont pu y adhérer à une époque, celle de l?islamisme radical au moment de la création de la coopérative, où l?on ne donnait pas cher du devenir de la viniviticulture. Ainsi, la situation de blocage persiste depuis six mois et l?administration a mis en demeure la COPEVIT d?harmoniser sa situation avec la législation. Les produits ?nologiques indisponibles Hormis l?ONCV qui dispose d?une longueur d?avance, les transformateurs qui se sont imposés depuis la fin du monopole étatique trouvent toutes les peines du monde à se procurer les produits ?nologiques nécessaires à la vinification. Ainsi, le permanganate de potassium qui est le produit le plus fiable pour la désinfection et la désodorisation des caves est indisponible. " Il est vrai que le produit est sensible mais qu?on applique la réglementation au lieu de nous interdire son utilisation ", explique-t-on. Il en est de même du Kieselguhr indispensable à la filtration des vins. Faut-il l?importer alors que l?Algérie est le 1er producteur mondial de diatomite ? En effet, l?usine de traitement de l?ENOF s?est trouvé enserrée à l?intérieur du périmètre urbain de Sig au fil du boom urbanistique qu?a connu cette ville. Depuis, et pour cela, il lui est interdit de produire certains dérivés.


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