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«Constantine, capitale de la culture arabe 2015»


«Constantine, capitale de la culture arabe 2015»
Après s'être estompée, la polémique reprend ses droits à quelques semaines du lancement de la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».Elle est stimulée par la chute vertigineuse du prix du baril de dollars sur lequel repose l'avenir du pays et par l'importance du nombre de projets en cours de réalisation accusant un grand retard et d'autres non lancés. Pour les uns, ce rendez-vous culturel est une opportunité inespérée pour la capitale de l'Est algérien pour réhabiliter son patrimoine voué depuis plus d'une cinquantaine d'années à toutes les vicissitudes du temps et des hommes. Pour d'autres, il coûtera énormément cher à l'Algérie sans contrepartie aucune. Les critiques sont sévères quant aux dépenses colossales que génère cet événement. Elles ont été exprimées par de nombreuses personnalités économiques et du monde universitaire. Toutes ont argumenté les nombreux défis à relever dans l'urgence. Pour ces personnalités, les dépenses engagées sont excessives. «Rien ne justifie ces dépenses colossales pour une manifestation culturelle arabe dont les résultats ne seront pas à la mesure des efforts consentis», ont affirmé nos interlocuteurs. Ils estiment imméritées les louanges adressées à des responsables qui n'ont fait que le travail pour lequel ils sont grassement payés. Comme ils ont condamné l'absence de tout esprit critique sur la finalité de cet événement. Les mêmes sources ont précisé que notre pays s'est spécialisé dans la fabrication des réputations, surfaites, des usines à forger la démesure et des génies n'ayant jamais fait montre d'une quelconque génialité. Un petit tour d'horizon effectué autour des actions menées par ces personnalités dites «fo rtes» dans le cadre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015, révèle que ce ne sont rien de moins que des contrefaçons. «Le contraire aurait permis d'inscrire aujourd'hui l'Algérie sur la liste des pays émergents», considère le même interlocuteur. Il a qualifié d'acte de compromission des médias nationaux l'élaboration de la liste des hommes et femmes qualifiés de «grands hommes» ou « grandes dames» du pays. «Que l'on établisse la liste des actions concrètes que ces hommes et femmes cités à l'honneur alors que leurs actions ont été toutes d'une médiocrité affligeante durant leurs mandats ou sous leur responsabilité. Comme ils ont été dans l'incapacité d'accomplir l'exercice normal des fonctions qui leur sont attribuées», ponctue cet universitaire. Un autre a abordé la manipulation des médias pour affirmer que l'on ne mentira pas longtemps à l'Histoire qui s'édifiera sur les rôles et sur la véritable valeur de ceux et celles qui ont été des gestionnaires. Pour les uns comme pour les autres hommes et femmes d'art et de culture, l'on a estimé que cette façon de préparer le rendez-vous arabe de «Constantine, capitale de la culture arabe» pour 2015, ne rend pas service à la jeunesse. D'où la nécessité d'être un peu plus exigeant dans les jugements portés sur des hommes et femmes dont le rôle est d'améliorer quotidiennement le bien-être matériel et intellectuel des Algériens. Il est dit aussi que nul n'a le droit de porter aux nues certains responsables alors qu'il n'existe aucune grille à même de permettre d'énumérer les actions concrètes qu'ils ont menées au service du bien-être des citoyens et du pays. L'on a énormément parlé de cette manifestation, de l'élan unanimiste qui en a résulté et où tout avis contraire est banni. Rares ont été les critiques ou questionnements sérieux sur le suivi et la finalité de pareil rendez-vous arabe. Quel impact culturel en tireront les Algériens. S'est-on posé la question sur ce qu'il est advenu de l'expérience de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» en 2011 ' A-t-on finalisé les projets de la restauration de tous les sites et monuments historiques classés patrimoine national, notamment les mosquées, le palais royal du Mechouar et le complexe religieux de Sidi Boumediene ' A-t-on élaboré, comme annoncé par la ministre de l'époque, Khalida Toumi, le plan de restauration et de préservation de la vieille Médina ' Plus de trois années après le déroulement de la manifestation de Tlemcen, rien n'a filtré. L'on sera déçu si l'on révélait le nombre de projets livrés à la poussière des archives alors qu'ils devaient être lancés à l'occasion de manifestations similaires. Tout porte à croire que leurs initiateurs ont donné à la parole un pouvoir magique capable de se passer de tout geste concret, de toute volonté agissante. Du reste, un tel état des choses a fortement ébranlé la crédibilité de la mission de l'intellectuel. Il en sera certainement de même pour Constantine.




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