Algérie

Conférence de Montréal sur les changements climatiques



Petits espoirs, grandes urgences La conférence de Montréal sur le climat a fini par répondre à une partie des espoirs qu?elle avait suscités en donnant hier samedi à l?aube un avenir à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette mégaconférence, qui a mobilisé près de 10 000 personnes pendant deux semaines et une centaine de ministres de l?Environnement depuis mercredi, a été contrainte de jouer les prolongations par les exigences surprises de la Russie, juste après avoir vaincu celles des Etats-Unis. La dernière assemblée a entériné des accords essentiels à la survie du processus engagé à Rio en 1992, puis à Kyoto en 1997, pour lutter contre le changement climatique. La présidence canadienne, avec le soutien des Européens, a réussi à intégrer les Etats-Unis au lancement d?un dialogue non contraignant sur les futurs efforts à mener, laissant la porte ouverte aux pays émergents comme la Chine ou l?Inde, dont les émissions de gaz polluants explosent en raison de leur croissance économique. Parallèlement, la conférence a décidé de lancer des négociations pour fixer de nouveaux engagements aux Etats industriels qui ont ratifié Kyoto et devront continuer à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012, date d?échéance du traité. La surprise russe Les Etats-Unis n?ont pas ratifié le protocole de Kyoto. « Nous avons achevé notre marathon de Montréal, mais la route est si longue devant nous », s?est exclamé Stéphane Dion, ministre canadien de l?Environnement, qui présidait les travaux. « Si nous ne faisons rien de plus qu?aujourd?hui, les émissions auront augmenté de 50% d?ici à 2013 alors que nous devrions les diminuer d?autant », a-t-il rappelé. Les organisations environnementales ont salué, à l?instar des Amis de la Terre, un « accord historique » qui « montre clairement que l?avenir réside dans des technologies plus propres ». Alors que les Etats-Unis avaient été désignés à plusieurs reprises comme les « méchants » par des diplomates qu?indignait leur refus de tout engagement contraignant, c?est la Russie qui, contre toute attente, a bloqué aux dernières heures la conclusion des travaux. Elle s?est opposée publiquement à l?adoption de l?accord concernant le prolongement de Kyoto, qui impose des réductions chiffrées d?émissions de gaz à effet de serre aux seuls pays industrialisés. Elle réclamait l?inclusion d?une mention ouvrant la voie à des engagements volontaires de pays en développement. Cet ajout aurait favorisé des pays d?Asie centrale dont les émissions ont fortement baissé et qui auraient pu monnayer cette baisse. Les revendications russes avaient initialement paru de pure forme aux négociateurs qui s?étaient fait fort de lever cet obstacle. Plus d?une vingtaine de pays se sont relayés en plénière pour supplier la Russie de ne « pas bloquer » la conférence. « Ce serait une tragédie (...) si la délégation russe bloquait aujourd?hui de réelles avancées pour l?avenir du monde », a plaidé la ministre britannique de l?Environnement, Margaret Beckett, au nom de l?Union européenne. Selon un diplomate cité par l?AFP, la présidence canadienne s?est finalement adressée directement à Moscou pour débloquer la situation. Pour la première fois, la conférence climat réunissait deux conférences en une : l?une au titre de la convention, l?autre au titre de Kyoto entré en vigueur en février, ce qui a fortement compliqué les travaux en suscitant deux voies de négociations parallèles. Ce marathon de la 25e heure n?a toutefois pas dissuadé le Kenya d?inviter chez lui la prochaine conférence climat, en 2006. Les affres du réchauffement Depuis la fin des années 1960, la couverture mondiale neigeuse aurait diminué de 10% et, dans une grande moitié de l?hémisphère Nord, les vagues de froid hivernal dureraient deux semaines de moins qu?il y a 100 ans. A certains endroits, les glaciers du Groenland ont perdu 10 m d?épaisseur. Le niveau des océans s?est élevé de 10 à 25 cm au cours des 100 dernières années. Selon Pierre Gosselin, de l?Institut national canadien de santé publique, les effets de la montée du mercure dans le thermomètre ne se limitent pas à la zone polaire, il faudra s?attendre notamment dans un futur proche à la hausse de mortalité lors des canicules estivales, l?augmentation de maladies infectieuses comme le virus du Nil, la maladie de Lyme, la malaria, la recrudescence de gastro-entérites avec la dégradation de la qualité de l?eau. Ces phénomènes vont toucher de plein fouet les 15 à 20% de citoyens déjà à risque, les personnes âgées, les enfants, les handicapés, les personnes au système immunitaire plus faible. Le reste de la population n?est pas pour autant à l?abri des effets des changements climatiques. Il faut en effet prévoir une hausse des cancers de peau et sans doute une augmentation des maladies mentales liées à la perte d?emploi provoquée par un bouleversement dans le secteur des ressources naturelles ou tout simplement l?inquiétude. Sans parler des bouleversements dans les éco-systèmes et même leur futur disparition comme c?est le cas de la Camargue dans le sud de la France, la menace d?extinction d?espèces animales et végétales, etc. Le protocole de Kyoto grippé Le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005, plus de sept ans après son adoption. Entre 2008 et 2012, les 37 pays les plus industrialisés qui y ont adhéré doivent collectivement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5% par rapport à leurs émissions de 1990. La contribution du Canada a été fixée à 6% d?ici à 2010. C?est la ratification du protocole par la Russie, en novembre 2004, qui a permis de réunir les conditions nécessaires à son entrée en vigueur 90 jours plus tard : ratification par 55 pays représentant 55% des émissions totales de GES en 1990. Aujourd?hui, le protocole compte 141 pays adhérents. Parmi les signataires du protocole, seuls l?Australie, la Croatie, les Etats-Unis, le Kazakhstan, Monaco et la Zambie ne l?ont pas ratifié. Ad. M. / Agences
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