Algérie

Conférence algéro-libyenne à l'Université Emir Abdelkader Colonisation et repentance


Dans le cadre des échanges scientifiques entre les Universités algérienne et libyenne, une conférence sur l'histoire de la pénétration coloniale en Algérie et en Libye a été organisée hier, à la salle des conférences Abdelhamid Benbadis de l'Université des Sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine. Axée sur « les mécanismes de fonctionnement du colonialisme européen de peuplement : cas de l'Algérie et de la Libye », la rencontre a été animée par une équipe mixte formée d'universitaires et chercheurs libyens et algériens et s'est tenue en application d'une convention de coopération signée entre les deux pays en 2OO6. « Cet accord, affirme le docteur Abdallah Boukhelkhal, recteur de l'Université islamique, a ouvert la voie de la coopération scientifique entre les institutions universitaires algériennes et libyennes pour l'organisation de rencontres, conférences, visites, échanges de documents de recherches, etc. Aussi, l'année passée, nous avons signé une convention entre le laboratoire de recherche et d'étude littéraires et humaines de l'Université Emir Abdelkader et le Centre du « Combat des Libyens » de Tripoli, spécialisé dans les études historiques. En vertu de cet accord, la première conférence du genre se tient aujourd'hui à Constantine ». Il s'agit en fait, de mettre en exergue les voies de pénétration et les méthodes d'occupation et de peuplement des colonies utilisées par le colonialisme français en Algérie et le colonialisme italien en Libye, pour essayer d'établir un rapprochement entre les deux phénomènes. Dans une seconde étape, comparer les expériences de règlement des litiges et les legs historiques nés de cette époque, et ce, à travers une série de conférences-débats (huit au total). La confiscation des terres et leur distribution aux colons et aux soldats du corps expéditionnaire, les massacres et déportations des populations autochtones, la résistance des deux peuples à la pénétration coloniale, les missions d'évangélisation dans les deux pays, tout a été discuté et débattu par les conférenciers et les nombreux étudiants de l'université qui ont constitué l'essentiel d'un public attentif et fort étonné des nombreux points de similitude existant dans l'histoire coloniale des deux pays. Les étudiants apprendront aussi que le colonialisme italien en Libye n'avait duré, en tout et pour tout, que 21 ans. Toutefois, cela n'empêcha pas l'ancien pays colonisateur de reconnaître officiellement les crimes commis contre le peuple libyen et de lui présenter ses excuses. Ce qui n'est pas du tout le cas de l'Etat français qui, non seulement ne reconnaît pas ses crimes coloniaux et qui, plus est, certains de ses représentants sont même arrivés à trouver des vertus à l'entreprise coloniale, persistant encore à nier qu'il y eut même des massacres menés contre le peuple algérien, durant sa lutte de Libération nationale, de 1954 à 1962. Ensuite, à travers des communications à caractère juridique, les conférenciers se sont penchés sur les thèmes d'actualités portant sur des questions brûlantes comme la reconnaissance officielle par l'ancienne puissance coloniale des crimes commis dans ses anciennes colonies et son corollaire la repentance, ainsi que la récupération des archives datant de la période coloniale. Et l'on a constaté que c'est là l'un des rares points de divergence dans l'histoire coloniale des deux pays puisque, du côté libyen, la question a été totalement réglée tandis que du côté algérien, elle reste encore aujourd'hui au niveau des discours. A ce propos, les déclarations faites à l'Université Mentouri de Constantine par le président français lors de sa visite en Algérie au mois de décembre dernier, ainsi que celles faites tout récemment à Guelma par l'ambassadeur de France à Alger.


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