Algérie

Commentaire



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Le manque d'enseignants est finalement le problème lancinant du système éducatif national. Les cours n'ont toujours pas débuté dans de nombreux établissements scolaires, notamment ceux situés dans les zones reculées du pays. Le phénomène est si aigu qu'il confine à une situation de déscolarisation. La crise dans le secteur sera totale quand la période des cours sera équivalente à celle des vacances.Les examens de fin d'année perdront alors toute valeur pédagogique et les taux de réussite ne feront que s'ajouter à ceux de l'échec national. Les polémiques sur la fiabilité des manuels scolaires et les projections de réformes dans les programmes deviennent vaines quand on prend connaissance des déficits dans l'encadrement pédagogique reconnus, par ailleurs, par les autorités en charge du secteur.Près d'un mois après la rentrée officielle, l'on s'échine à trouver les milliers d'enseignants qui manquent dans les écoles, en puisant dans les listes d'attente des concours et en n'écartant pas de revenir à la formule des vacataires qui a défrayé la chronique éducative l'année dernière. Il est rare qu'un concours de recrutement ne règle pas un problème d'effectif dans un secteur donné. C'est pourtant le cas dans l'éducation nationale.La situation devient inquiétante dès lors que l'exigence d'un concours, celle de la qualification, est abandonnée afin de résorber le problème du sous-effectif. Les voix au sein du ministère de l'Education nationale (secrétaire général, chef de cabinet, directeur des ressources humaines) se multiplient pour exposer des solutions à la crise, suscitant la perplexité de l'opinion publique qui pensait que tout le dispositif était au point avant la rentrée des classes.Il a été ainsi relevé «la possibilité de recourir au recrutement des enseignants qui n'ont pas été admis au dernier concours pour combler le déficit, et ce, après épuisement de la liste de réserve». Pour certaines matières, comme les mathématiques et la physique, les listes d'attente ou de réserve ne sont d'aucun secours et un nouveau concours est envisagé au cours de l'année scolaire.Il y a des motifs d'être catastrophé en s'apercevant que le train des réformes a été engagé sans s'assurer de la disponibilité des personnels devant le conduire. L'improvisation dans un secteur aussi crucial que celui de l'éducation nationale dénote la profondeur de la crise globale dans laquelle se débat le pays. L'échec n'est pas, bien entendu, celui de la ministre en poste, l'une des rares personnalités au pouvoir à porter avec conviction un projet de réforme moderne et ambitieux.Il est celui d'un système politique sévissant depuis des décennies et qui a mis en suspens le développement du pays, organisant à très grande échelle la prédation et enracinant l'esprit de rente. C'est parce que les perspectives étaient plombées depuis plusieurs années que, selon une étude menée en 2015, un jeune sur trois parmi les harraga était un diplômé universitaire. Tous les concours de recrutement, en Algérie, se sont déroulés sans eux.
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