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Commentaire
Si, aujourd'hui, face à l'effondrement des revenus pétroliers, une lutte contre le gaspillage sous toutes ses formes s'impose, il n'en est pas moins attendu des pouvoirs publics et des institutions officielles, des décisions radicales s'inscrivant dans la durée plutôt que des demi-mesures à portée limitée, comme l'instauration d'une carte qui réduirait la consommation des carburants? Il est sans doute temps d'amener les Algériens à changer de mode et d'habitudes de consommation et d'opérer de profondes reconversions dans tous les domaines.S'il est admis que les subventions de produits énergétiques grèvent sérieusement le budget de l'Etat, elles ont pour effet de proposer des prix bas, nettement en deçà de ceux pratiqués dans les pays voisins, d'où l'ampleur de la contrebande qui affecte les carburants, dont une grande part est importée. C'est ainsi que l'équivalent de plus d'un milliard de dollars passe les frontières. Même scénario pour les produits dits de première nécessité, essentiellement alimentaires. Au final ce sont plusieurs milliards de dollars, entre quatre et cinq, probablement plus, qui font le bonheur de la mafia de la contrebande et des trafics en tous genres. Cela ne peut plus durer.Et dire que dans les années 1980, on songeait sérieusement à une reconversion énergétique en faveur du gaz naturel et du gaz de pétrole disponibles localement. Une solution notamment pour les transports publics, taxis et particuliers. Une expérience vite abandonnée et que l'on devrait remettre sans doute au goût du jour. Il est temps de revenir, ou plutôt d'aller vers des choix déterminants pour l'avenir, quitte à remettre en cause des «acquis populistes», comme celui qui consiste pour l'Etat de subventionner à tous crins et de manière indifférenciée aussi bien le fabricant de chocolat ou de yaourt que le salarié ou le retraité, à travers un prix soutenu par l'Etat, pour le sucre ou le lait.L'UGTA déjà dans les années 1990, alors qu'elle était encore une force de proposition, plaidait, à travers son secrétaire général, Abdelhak Benhamouda, pour la fin de ce système inéquitable de redistribution et prônait la mise en place d'un ciblage des catégories sociales qui ont le plus besoin de subventions en fonction de leur revenu, et ce, à travers les caisses sociales. Aujourd'hui la centrale syndicale s'en tient à des actions populistes sans lendemain, comme l'organisation de points de vente pour le Ramadhan, plutôt que de prôner et sensibiliser les salariés sur la nécessité d'aller vers un changement de mode de consommation, d'où serait banni le gaspillage?Tout comme il est aussi vrai que du côté de l'Etat, les habitudes persistent, le train de vie n'a pas été revu pour autant, compte tenu de la situation financière tendue. Résidences d'Etat fermées et inoccupées, parcs autos de ministères plus que pléthoriques, charges de représentations et de déplacements sont toujours aussi élevés, telle est la réalité qui appelle à une plus grande rigueur dans la gestion et la gouvernance.


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