Algérie - Revue de Presse



Pour qui va sonner le glas en Irak ?La visite du vice-président américain en Arabie Saoudite comme première étape d’une tournée dans la région couplée à l’appel du roi saoudien de l’évacuation des forces armées américaines du territoire irakien serait susceptible d’amorcer un changement dans les relations entre les Etats-Unis et les pays arabes de la région. Voyons d’abord le contexte dans lequel ont lieu cette visite américaine et cet appel. Charm el Cheikh 1 n’a pas abouti à l’objectif recherché d’instaurer la réconciliation nationale entre Irakiens. Charm el Cheikh 2 n’a pas réussi à apaiser les tensions en Irak. Quelle reconstruction serait possible dans une situation de violence extrême? La violence redouble d’intensité malgré le plan dit de sécurité et les renforts de troupes américaines pour le consolider. Elle déborde même de plus en plus sur les pays de la région.La durée trop longue sur le sol irakien des troupes américaines assimile fatalement ces dernières à des troupes d’occupation de type colonialiste. C’est ce qui est en train de se passer en Afghanistan pour ce qui concerne la présence des forces de l’OTAN avec même une perspective de relégitimation des talibans. Trois implications sont attendues de mise en œuvre de la réponse positive à donner à cet appel par les Américains. La première serait de mettre fin à la présence en Irak d’Al-Qaïda qui dit lutter fondamentalement contre les forces armées américaines. La deuxième serait de rendre sans objet la résistance irakienne contre les forces d’occupation. La troisième serait de donner au conflit qui reste le caractère irako-irakien, de façon à amener les Irakiens à se regarder en face, à avoir la conviction qu’il sont condamnés à s’entendre et ainsi à donner une chance à la médiation arabe dans le cadre de la Ligue arabe ou d’une conférence internationale. Quant à Dick Cheyney, sa visite en Irak ne s’inscrit pas, bien sûr, dans l’objectif immédiat de l’évacuation des troupes américaines du territoire irakien, mais dans celle d’obtenir de l’Arabie Saoudite qu’elle use sérieusement de son influence auprès des sunnites irakiens car, selon l’administration américaine, le conflit prend une tournure religieuse, entre sunnites et chiites. Les Américains ne veulent donc pas admettre que c’est leur présence en terme de force occupante qui justifie la violence actuelle. Sortir humiliée de l’Irak: l’administration Bush fera perdre totalement son crédit à l’armée américaine en tant que garante de la sécurité internationale. Mais continuer indéfiniment cette guerre en position défensive et en subissant encore des pertes en vies américaines, cela divise profondément le peuple américain et donnera à coup certain la victoire aux Démocrates en 2008, année de la tenue de l’élection présidentielle.
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