Commentaire

S’extirper des hostilités et des suspicions Le président algérien vient de confirmer que, dans le fond, la politique extérieure nationale est fondée sur l’objectif d’extirper l’Algérie du champ international des suspicions et des hostilités. Pas besoin de se poser en cible internationale. C’est bien sûr une décision sage, basée sur le fait que face à des puissances militaires et industrielles, l’Algérie tient compte de son poids réel, comme elle tient compte, d’une part, du fait qu’elle a besoin d’une coopération poussée dans ces deux domaines et, d’autre part, n’étant pas elle-même une puissance mondiale militaire et économique, elle doit compter sur sa diplomatie pour se mettre à l’abri des grandes et sérieuses menaces. Que diable ferait-elle de la recherche nucléaire militaire quand elle a besoin plutôt, un besoin pressant, de développement? Cela ferait au peuple une belle jambe de savoir que nous disposons de missiles nucléaires quand son propre avenir, sa propre alimentation, dépendent exclusivement du pétrole qui est, de plus, une énergie non renouvelable.Très sagement, l’Algérie a opté pour le nucléaire civil et pour le développement, et non pour subir les menaces du Conseil de sécurité onusien ou des puissances qui agiraient unilatéralement au nom d’une quelconque menace qui pèserait sur la sécurité mondiale. Il y en a sûrement, parmi les Algériens, qui aimeraient bien que l’Algérie hausse le ton sur la scène internationale, qu’elle adopte un verbe de puissance, un verbe agressif, un verbe de dissuasion, un verbe qui la destine à l’affrontement, comme si elle était une grande puissance. Il y a même eu des «politologues» qui recommandaient à l’Algérie de ne pas participer à des manœuvres militaires conjointes avec les forces de l’OTAN afin que les Américains ne percent pas le mystère de notre armement. L’Algérie a ainsi raison, puisque le besoin de se développer est plus grand que celui de jouer aux puissants, d’entrer en partenariat avec les puissances nucléaires membres du Conseil de sécurité dans le développement du nucléaire civil. Le président a raison également d’adresser au président français le message dont le contenu est un appel à porter ensemble le regard vers l’avenir, cet avenir ne devant pas être mis en péril par le passé, quel qu’il soit, quarante-cinq années après le cessez-le-feu.