Algérie

Commentaire



FFS, MNR, la fin d’une époque ? Le FFS ne pourra pas se payer le luxe de rééchelonner ses ambitions électorales. Déjà que son retrait antérieur des élections législatives ne s’était traduit ni par l’avancée de sa cause, ni par le maintien de la cohésion dans ses rangs, ni par l’affirmation de son existence. Son leader, personnage historique, à la tête d’un parti trop étroit pour lui, aurait pu certainement peser davantage sur le devenir du pays en se libérant de toute contrainte partisane. Mais, l’histoire ne se refait pas. Les problèmes internes, liés au fait que la menace est interne et non plus en provenance «de la police politique», ont fait perdre au parti sa vigilance pour ce qui concerne le risque de sa disqualification pour cause de non tenue du congrès dans les délais impartis. La vérité est toutefois qu’un parti n’ayant pas d’objectifs électoraux ne peut entretenir les ambitions des militants, car nul parti ne saura exister si les militants sont gagnés par la certitude que le militantisme ne les mène pas vers la satisfaction de leurs aspirations, de celles qui leur permettront de se réaliser et de devenir des «quelqu’un», au moins dans leurs communes et villages. Simplement des idées à défendre? Un idéal à porter? Cela ne suffit plus dans un contexte où un mandat de député fera sortir son bénéficiaire de la crise, un deuxième mandat pouvant le sauver à vie du fait de l’accès à une retraite mensuelle de neuf millions de centimes; un poste électif à l’assemblée communale pourra permettre l’accès à un terrain à bâtir pour soi, pour sa famille, pour ses voisins, etc. Il est alors compréhensible que les militants de tout parti absent des élections, de n’importe quel parti d’ailleurs, chercheront à voir ailleurs avec la conviction qu’ils ont été grugés. Un retrait confirmé du FFS, des futures élections, éteindra la voix de ce parti et induira fatalement une redistribution des cartes en Kabylie qui perdra sa qualité de sanctuaire pour les deux partis qui ont leur ancrage sociologique dans cette région. Cela signera la fin d’une époque. Mais, quand bien même que d’autres partis entrent maintenant en Kabylie et y gagnent des sièges, cela n’impliquera nullement l’acquisition d’une audience, car probablement que la participation aux élections ne sera pas vraiment large. Mais, les partis ne se soucient guère d’avoir ou non une audience réelle, seuls comptent pour eux les sièges à remporter. Avec, éventuellement, le retrait du MNR de Djaballah pour les mêmes raisons, ce seront deux partis piliers du Traité de Rome qui seront sortis de l’échiquier politique, ou plutôt de l’échiquier parlementaire, ce qui signifiera en somme une mise en situation de disparition définitive. Cela constituera vraiment la fin d’une époque.
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