Algérie

Commentaire



La légitimité par l’appartenance au système Passée l’actualité centrée sur Saddam Hussein, sans nul doute que reviendra en Algérie le débat centré sur les futures élections et sur l’opportunité qui s’offrirait d’un changement, ou d’un remaniement du gouvernement, comme cela avait fait l’objet de spéculations avant la fête de l’Aïd El Adha. Certains avaient même annoncé que ce changement aurait lieu pour bientôt et justifiaient cette annonce, ou cette revendication, par l’obligation de la mise en place d’un gouvernement neutre pour préparer les futures élections. Mais, serait-ce vraiment un changement majeur pour le pays que de changer ou de remanier le gouvernement et, en plus, en toute urgence, et y a-t-il réellement urgence? Ce serait oublier que des gouvernements, il y en a eu plus d’une dizaine depuis octobre 1988, année du début de tous les changements qui ont amené même la «tragédie nationale». Effectivement, il y a bien eu cinq chefs d’Etat et onze chefs de gouvernement. Même dans les maquis, il y a eu un énorme turn-over, mais celui-ci est dû aux opérations militaires dites «antiterroristes» qui s’étaient traduites par l’élimination, durant toute cette période, de plus d’une dizaine de chefs des mouvements armés.Depuis cette date, le Président Bouteflika a été le plus stable et le plus durable, car il avait surtout des projets identifiables et concrets, à savoir la concorde civile et la réconciliation nationale, alors qu’il avait été difficile à ses prédécesseurs de pouvoir s’engager sur des projets précis, datés, à part ceux de lutter contre la violence ou d’organiser des élections. Le Président avait à faire la concorde civile durant son premier mandat, la réconciliation nationale durant son deuxième mandat, et peut-être la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie industrielle durant son troisième mandat, avant de totalement faciliter le passage de la légitimité historique à la légitimité démocratique, ou à celle inspirée par la puissance de l’argent en se rappelant qu’il avait déjà annoncé la fin de la légitimité historique, en s’adressant probablement à la famille dite révolutionnaire pour lui signifier que ceux qui ont fait l’Histoire approchent de leurs limites biologiques naturelles et que, désormais, la légitimité ne se tire que de l’action sur le terrain de la démocratie et qu’elle ne peut pas être un héritage... Il est certain que tout changement devrait obéir à une logique du moment car il arrive que les mêmes, dont on disait qu’ils avaient été congédiés, finissaient par revenir au gouvernement et s’inscrire dans un processus d’aller-retour. Si on admet que dans les pays arabes, ceux qui avaient fait des coups d’Etat aux rois ne quittent le pouvoir qu’après avoir institué une dynastie présidentielle, soit de père en fils, cela n’est pas le cas en Algérie, pays où ne peut pas exister une dynastie présidentielle, c’est-à-dire une succession de père en fils, mais une alternance à l’intérieur même du seul système.



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