Algérie

Commentaire



Un programme de mise à niveau et puis le massacre Les volontés politiques existent, mais elles ne suffisent pas, et ça, c’est le constat à tirer du fait que les investisseurs hésitent, demandent toujours plus mais ne font pas fatalement le pas. Si le CNES a conclu, lors de l’une de ses dernières sessions, que l’embellie financière ne profite pas à l’économie, en donnant une photographie de notre économie à l’instant «t» de son examen, il n’a pas imputé cette contradiction à un manque de volonté politique. Cependant, il est évident qu’au regard des importations qui connaissent une hausse bien supérieure en valeur absolue à nos recettes d’avant les augmentations du prix du baril de pétrole, il en ressort que c’est la consommation qui est dopée et que le montant des exportations hors hydrocarbures est dérisoire. La tendance serait donc à la relance de l’économie de nos pays fournisseurs par celle de la consommation intérieure nationale, et ce, grâce à notre capacité d’être un bon client. Il y en a qui défendent la thèse selon laquelle les augmentations des salaires vont relancer l’économie par la relance de la demande, alors qu’en réalité, dans la situation de peu de qualité des produits «made in biladi», la demande va se porter inévitablement vers les produits importés. Mais, depuis que les autorités, au commencement déjà des réformes, ont fait des privatisations une condition incontournable du développement, de la relance économique, de l’acquisition par notre économie d’une forte capacité concurrentielle, il est devenu compréhensible que nos entreprises publiques paraissent pratiquement inhibées du fait que, d’une part, elles se mettent en posture d’attente de leur privatisation et que, d’autre part, elles souffrent de voir qu’elles ne font plus l’objet de la confiance des pouvoirs publics. A leur corps défendant, elles ont été conçues pour vivre en marge de la concurrence internationale de laquelle elles étaient protégées et ont besoin encore, maintenant qu’on s’intéresse à elles pour la relance de l’industrialisation, de continuer à fonctionner, d’être protégées une fois de plus de la redoutable concurrence étrangère. Comment réellement pouvoir croire qu’après qu’elles subissent un programme de mise à niveau, elles seront effectivement à la hauteur des grandes firmes internationales qui possèdent des budgets énormes pour la recherche et développement, qui innovent constamment, qui prospèrent par des alliances et des rachats d’entreprises? S’il est admis que les entreprises publiques sont très loin de devenir concurrentielles, il en est pire des entreprises privées qui sont pratiquement toutes des entreprises à caractère familial qui ont en horreur l’ouverture de leur capital à d’autres entreprises privées. La guerre face aux firmes internationales est inégale. C’est l’abattoir.
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