Algérie

Commentaire



Renaissance ou fin de cycle ? Le Président a pris acte de ce que la disposition de la charte portant extinction des poursuites judiciaires n’est plus prolongée dans sa validité pour affirmer que les éléments des groupes armés qui voudraient se rendre passeront d’abord par la justice qui statuera en fonction de ce qu’ils auraient ou de ce qu’ils n’auraient pas commis comme crimes. Ceux-là, par contre, continuent à pratiquer la violence et ont choisi la capitale comme caisse d’amplification. Où en sommes-nous réellement dans la situation de sécurité quand pour les profanes que nous sommes il n’y a pas d’instruments qui nous aideront à mieux évaluer celle-ci? Il y a ce que l’on croit être une recrudescence ou peut-être même une renaissance de la violence, si tant est que le concept de violence, dont l’usage est plus fréquent que celui du terrorisme, rend compte de tous les périls qui, à terme, menaceront peut-être même les intérêts vitaux de la nation. Dans le contexte actuel où la validité de la charte n’est pas prolongée, le pouvoir semble avoir sûrement compris qu’il n’a pas d’autre voie légale à emprunter que celle du retour à la politique du «tout sécuritaire» tout en sachant cependant que cela signerait l’acte de décès de la démarche de réconciliation nationale et, fatalement, son échec ainsi que sa propre remise en cause. Or, il apparaît qu’en réalité, jamais ne fut empruntée exclusivement la voie du tout sécuritaire quand bien même des éléments des forces de sécurité aient pu agir en lisant les discours de fermeté comme étant des instructions pour aller dans ce sens. La lecture des mises à prix des têtes des émirs des mouvements armés, placardées sur les murs, pouvait également faire accréditer la thèse de l’emprunt de la voie du «tout sécuritaire». Il ne pouvait pas à l’époque être soupçonné que les recherchés «morts ou vifs» allaient être amnistiés. Actuellement, Il s’agirait immanquablement de n’avoir à disposition que la solution sécuritaire que l’on sait quand même risque vite d’atteindre ses limites si les institutions -dont la mission est d’intervenir en amont de la violence- se déchargeaient sur les forces de sécurité exclusivement, faisant resurgir les anciennes accusations. Et pourtant, il n’y a pas longtemps, les variables de sécurité paraissaient avoir été assez maîtrisées, suffisamment en tout cas, par rapport à la période où l’organisation de sécurité, elle-même, était dépassée et au bord de sa mise en péril. Il se pourrait même que les pouvoirs publics ont dû avoir estimé posséder maintenant assez d’expérience pour contenir les éventuels dérapages dans des marges qui ne pourraient pas perturber le fonctionnement des institutions ou désorganiser sérieusement la vie publique et la coopération internationale alors même que c’est cette désorganisation qui est recherchée à travers l’attentat perpétré, avant-hier, à Bouchaoui, sur les hauteurs d’Alger...
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