Commentaire

Affronter la corruption est un élément du développement Il est vrai que la corruption n’est pas un phénomène étranger aux pays les plus développés, et ce, aussi bien pour ce qui concerne les relations commerciales internes et les attributions de marchés que pour ce qui concerne les rapports avec l’extérieur. Qu’en serait-il pour les pays dont le droit n’est pas tout à fait l’instrument de régulation des rapports à l’autre en raison du fait que l’Etat n’est pas encore consolidé. C’est au moment où il est le plus question de l’accélération de la construction de l’Etat de droit, de l’élaboration d’une politique industrielle et de la réunion des conditions de l’attractivité des investissements que l’Algérie est prise en tenaille à partir de l’extérieur par l’organisation Transparency international et à partir de l’intérieur par le président du MSP. Cette organisation et ce parti, qui participe au pouvoir, sont entrés en convergence pour dire que le niveau de corruption en Algérie reste alarmant. Sans nul doute que la corruption existe en Algérie et qu’elle n’a pas été reniée par les plus hauts responsables de l’Etat. Sans nul doute qu’elle existe comme existe la volonté du Président à la combattre, puisque a été mis en place l’instrument de cette lutte. Seulement, cette fois-ci, l’accusation ne vient pas tant de l’extérieur car, de toute façon, tous les pays ont été plus ou moins épinglés, mais de l’intérieur et c’est à ce niveau que réside le mal, ou le bien. Un parti qui fait partie du pouvoir, mais qui n’avait jamais dirigé l’action du gouvernement n’utilise pas le conditionnel pour dire que de hauts responsables de l’Etat sont des corrompus. Il avait déjà dit dernièrement que les ministres n’ont pas de biens propres à eux, car ils mettent toutes leurs fortunes et leurs avoirs au nom des membres de leurs familles. Evidemment, il n’y eut pas de réaction de la part des ministres du gouvernement à l’encontre du ministre d’Etat, Aboudjerra Soltani qui avait proféré ces accusations. Nous savons bien que la corruption est un facteur important du sous-développement dans la mesure où des marchés sont donnés aux moins compétents et que les réalisations en seront fatalement beaucoup moins performantes et surtout moins suivies. La corruption entraîne un large surcoût dans la mesure où les prix facturés ne correspondent pas à la valeur des biens importés, ce qui entraîne une évasion illégale des capitaux. L’important ne devra pas être de dire que les révélations du président du MSP s’inscrivent dans une perspective électorale, mais de tenter de faire face à de tels méfaits qui gangrènent la société toutes catégories et toutes hiérarchies confondues.