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Comment Israël a sans cesse exagéré la menace nucléaire iranienne


Comment Israël a sans cesse exagéré la menace nucléaire iranienne
Contrairement aux menaces à peine voilées et rumeurs distillées dans la presse, le gouvernement israélien n'a jamais eu l'intention d'attaquer l'Iran. Il cherchait avant tout à obtenir des concessions américaines en échange d'une soi-disant retenue et à mobiliser l'opinion publique israélienne face à une menace très exagérée.Les langues commencent à se délier et certains généraux israéliens révèlent aujourd'hui la véritable stratégie mise en place par l'ancien ministre de la Défense, Ehud Barak, et appliquée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Elle s'inspire de l'adage latin «Si vis pacem, para bellum» (Qui veut la paix prépare la guerre). Des sommes faramineuses ont été dépensées par Ehud Barak pour accréditer l'idée qu'une guerre était imminente avec l'Iran et la presse a été la première victime de cette intoxication alors qu'il n'a jamais été dans les intentions d'Israël de se lancer dans une guerre d'aventure contre l'Iran. Il s'agissait de sensibiliser les Occidentaux sur les risques qu'ils couraient à laisser l'Iran poursuivre son programme d'armement nucléaire et de détourner l'attention du conflit palestinien. Cette politique a permis à Benjamin Netanyahou de sanctuariser le budget de la Défense et de neutraliser les oppositions à sa politique au nom d'une union nationale face au danger que courrait Israël. Désinformation Pour rassurer la population israélienne et convaincre le gouvernement de Jérusalem de ne pas bombarder l'Iran, les Etats-Unis ont été amenés à financer une part du budget de la Défense israélien qui n'a pas diminué, au contraire, alors que tous les autres secteurs, le secteur social en particulier, ont souffert d'une diminution des dotations financières. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, faisait savoir qu'il était hors de question de baisser le budget de son ministère à cause... du danger iranien. L'ancien chef du Mossad en poste pendant dix ans, Meir Dagan, a été le premier en 2010 avec les principaux chefs militaires et les responsables des services de sécurité à s'opposer ouvertement à son gouvernement en refusant de préparer une pseudo attaque militaire contre les sites nucléaires iraniens sachant qu'elle n'aurait pas lieu. Le chef d'état-major de l'époque, Gaby Ashkenazi avait de son côté déclaré qu'une telle attaque serait «une erreur stratégique». Aucun rapport ne donnait d'ailleurs d'indication sur la décision réelle d'une frappe ni sur son aspect imminent. Mais le chef d'état-major n'avait pas compris que l'exigence du gouvernement de mettre l'armée en état d'alerte «P-Plus», le plus haut niveau, ne signifiait pas la guerre imminente. Il fallait simplement inquiéter la population israélienne et les alliés occidentaux. Israël était depuis longtemps convaincu de la difficulté d'une frappe contre les installations nucléaires iraniennes parce qu'elles sont dispersées et enterrées sous des tonnes de béton et d'acier. L'Iran n'est pas prêt d'avoir la bombe Dès son départ du Mossad qui le libérait du devoir de réserve, Meir Dagan, avait averti qu'une telle opération de frappe pourrait conduire à une plus grande guerre au Proche-Orient et estimé que bombarder l'Iran était «l'idée la plus stupide». Cette frappe n'avait d'ailleurs pour Dagan aucune utilité et il l'avait confirmé à la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset en expliquant que l'Iran n'aura pas la capacité nucléaire avant 2015. Dagan a terminé son mandat en confirmant que l'Iran était encore loin de produire des armes nucléaires et qu'une série de dysfonctionnements l'avait mis hors de son objectif nucléaire pour plusieurs années. Il est certain que les évaluations du renseignement israélien sur la capacité nucléaire de l'Iran ont changé durant le mandat de Dagan. En 2003, les responsables du renseignement israéliens pensaient que l'Iran aurait sa première bombe en 2007. En 2007 ils ont repoussé le délai à 2009, et un an plus tard ils l'ont décalé à 2011. Maintenant, la date a été déplacée à 2015. Ces ajustements ne sont pas le résultat d'évaluations erronées, mais les conséquences des difficultés rencontrées par l'Iran dans l'avancement de son programme, en grande partie en raison des coups portés par le Mossad et de l'application des sanctions économiques. Mais l'ancien chef du Mossad n'a volontairement pas été entendu parce que la stratégie de Barak incluait des tactiques alarmistes sur le programme nucléaire iranien.




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