Algérie

Comment couper le futur à la base ?



Lu quelque part, ce magnifique proverbe : « Il n?est pas interdit de frapper avec une pierre une porte qui n?a pas de sonnette. » Cette sentence qui s?inscrit dans l?actualité, dans l?étroit chemin entre la revendication pacifique et la manifestation violente, représente l?attitude d?un mégaphone à adopter devant un sourd de naissance. Car pendant que le régime tabasse des syndicalistes et embarque des manifestants à Gdyel ou à Tiaret, un jeune de Bordj Bou Arréridj n?a pas trouvé mieux que se couper le sexe pour protester contre sa situation et se faire entendre. Et pendant que ce jeune retirait volontairement le dernier attribut qui faisait de lui un homme, à l?ONU, l?Algérie se fait tirer les oreilles pour sa mauvaise gestion des problèmes socioéconomiques, pour son non-respect des droits de l?homme et pour l?ensemble de son ?uvre, jugée très médiocre par les représentants des autres pays présents. « Nous recevons des plaintes de torture en permanence », affirme M. Bouchachi de la Ligue de droits de l?homme (LADDH). Pour toute réponse à l?ONU, se rendant suspecte aux yeux de tous, l?Algérie ne veut toujours pas ratifier la convention sur les disparitions forcées, et pour ne citer qu?un seul cas, Amine Sidhoum, un avocat des droits de l?homme persécuté, vient d?être condamné à 6 mois de prison pour avoir dénoncé le fait que l?un de ses clients soit en détention provisoire sans jugement depuis deux ans et demi. L?Algérie en est donc là. A se faire maltraiter par d?autres puissances pendant qu?elle-même utilise sa puissance interne pour maltraiter ses administrés, bafouer leurs droits politiques, syndicaux et sociaux. En bout de chaîne, à la base de la pyramide, un jeune se coupait le sexe. Il ne fera jamais d?enfants. Loin de Genève et de l?ONU, il s?est déjà inscrit tout seul dans le non-avenir. Sans autorisation du ministère de la famille.



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