Commandement régional des forces US en Afrique

Washington demande le soutien d’Alger Les Etats-Unis sont en passe de réussir le consensus sur leur projet de création d’un commandement chargé de l’Afrique au Pentagone. Et pour ce faire, ils tentent d’arracher le feu vert des Etats les plus influents du continent. C’est dans cette optique que s’inscrit la visite en Algérie de la sous-secrétaire d’Etat américaine pour la diplomatie publique, Karen Hughes, venue solliciter le soutien de l’Algérie, considérée par les stratèges du Pentagone comme un pays pivot du continent africain dans la lutte contre le terrorisme. «Cela nous permettra d’être plus efficaces et d’avoir un travail de proximité avec les peuples africains», a déclaré hier l’émissaire du secrétaire d’Etat à la défense, Robert Gates, au sortir de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. «L’Afrique et l’Afrique du Nord sont des régions très importantes et cette section Afrique nous permet de nous rapprocher et d’avoir une meilleure interactivité avec les populations de ces régions», a-t-elle précisé. Mme Hughes, en visite en Algérie depuis mercredi, a qualifié d’»excellente» la coopération algéro-américaine, précisant qu’elle concernait «le domaine de la sécurité mais aussi ceux de l’économie et de l’éducation». Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait, rappelons-le, annoncé, le 6 février, la décision du président George W. Bush de créer un commandement régional chargé de l’Afrique (Africom). Sa mise en place devrait intervenir à l’automne 2008. L’endroit où se situera son quartier général en Afrique n’est pas encore connu. Il s’agit d’un commandement qui vise à «réduire les conflits, améliorer la sécurité, vaincre ou empêcher le développement de réseaux terroristes et soutenir la réaction aux crises», a souligné le sous-secrétaire adjoint du Pentagone aux affaires politiques, Ryan Henry. Jusqu’à présent, la responsabilité de l’Afrique au sein de l’armée américaine est partagée entre trois commandements régionaux: le commandement central (Centcom), qui supervise le Moyen-Orient, a la responsabilité de la Corne de l’Afrique; le commandement pour le Pacifique se charge de Madagascar tandis que celui pour l’Europe s’occupe du reste, notamment la plus grande partie de l’Afrique. Ainsi, avec cet Africom, les USA auront bouclé la boucle sécuritaire dans «leur guerre mondiale contre le terrorisme». Parallèlement à cette structure, l’administration Bush tente de convaincre certains Etats de la région de la nécessité d’installer sur leurs sols des bases miliaires US. Si pour le Maroc, l’accord de principe est en poche, l’Algérie a toujours opposé une fin de non recevoir aux prétentions américaines en mettant en avant, à chaque fois, et à juste titre, sa pleine souveraineté sur son territoire. Il n’empêche que les USA misent beaucoup sur l’Algérie qui a accumulé une expérience non négligeable dans la lutte contre le terrorisme.