Citoyenneté, unique rempart aux tentations fondamentalistes et totalit

Quatorze militaires, en opération de ratissage à Tizi Ouzou, ont été lâchement assassinés, dans la nuit de samedi dernier, suite à un violent accrochage avec un important groupe terroriste. Quatorze jeunes patriotes ont été fauchés à la fleur de l'âge par des sanguinaires qui s'entêtent en vain à mettre l'Algérie à feu et à sang. Ces martyrs, qui veillaient sur la sécurité des Algériens et celle de leurs biens, sont tombés en héros. Tout le pays s'incline à leur mémoire. À la veille des célébrations du printemps Amazigh et au lendemain de l'élection présidentielle, la bête immonde a visiblement choisi un moment de relâchement pour commettre son ignoble forfait. Ramant à contre-courant, ces renégats, sachant pertinemment qu'ils ont définitivement perdu la partie, tentent vainement de semer le doute et la suspicion dans les esprits. Hier comme aujourd'hui, le peuple algérien est résolument opposé à la violence d'où qu'elle vienne. À travers l'histoire, il s'est toujours dressé en rempart infranchissable devant les partisans de la terre brûlée. Ses choix, qui ne souffrent d'aucune équivoque, sont très clairs à ce sujet. Il s'est constamment déterminé pour la liberté, l'émancipation, la fraternité et le développement, en s'élevant résolument contre la barbarie et le retour au moyen-âge. À travers tout le pays, les populations n'ont jamais caché leur soutien, franc et massif, à la lutte antiterroriste. Tendant la perche à ceux qui ont été hypnotisés et induits en erreur par les prêcheurs de la mort, ces mêmes populations, dans un élan de générosité exemplaire, ont promu la politique de réconciliation nationale pour offrir un sauf-conduit aux égarés. Une option stratégique qui a quasiment décimé le camp des hors-la-loi et des coupeurs de routes. Cependant, les noyaux durs qui subsistent encore, saisissant des instants de décontraction, commettent par moment de vils forfaits. Ces groupuscules profitent aussi de certains flottements conjoncturels de la classe politique. Les six candidats en lice pour la présidentielle du 17 avril dernier et les partis qui les soutiennent n'avaient pas suffisamment abordé cette question essentielle du terrorisme.Pour être réellement en phase avec la base, toutes les parties auraient pu conclure un pacte à ce sujet qui fait l'unanimité. Mais non ! Certains candidats, abusant du flou ambiant, ont émis des signaux forts à l'endroit du parti dissous qui est, incontestablement, la matrice du terrorisme en Algérie. Les sbires du FIS, qui n'ont jamais publiquement condamné le terrorisme, ont été aussi accueillis à bras ouverts au sein de la coalition partisane appelant au boycott des élections. Il est dans la nature des extrémistes de tirer avantage du moindre espace pour approfondir la plaie et se donner de faux espoirs. Ces positions, manifestement versatiles et opportunistes, sont contraires aux intérêts supérieurs du pays. Dans la soirée de jeudi dernier, le verdict, souverain et irrévocable, du peuple algérien aurait été probablement motivé par ces considérations précisément. L'opposition doit bien méditer cette question. Reconduit pour un quatrième mandat, le président Abdelaziz Bouteflika doit être aussi à l'écoute de la jeunesse algérienne qui réclame plus de libertés, dont essentiellement celle de manifester pacifiquement. Afin de prévenir tout risque de dérapage, les services concernés peuvent définir un cadre, réglementaire et pratique, pour accompagner la libre expression sur les lieux publics. Il s'agit d'un atout majeur à dénoncer les abus de toutes sortes, exprimer les frustrations et prévenir les situations de crise. Il est clair que tous les Algériens, comme le reste du monde, ont horreur des terroristes et de leurs promoteurs. Nul n'a le droit de marchander ou d'entretenir le flou sur un dossier aussi sensible. Il est également établi que la promotion de la citoyenneté véritable constitue le seul remède pour disqualifier à jamais les mauvaises tentations fondamentalistes et totalitaires.K. A.