Algérie

Cinéma / Défenseur du statut de l'artiste



Cinéma / Défenseur du statut de l'artiste
Portrait n Membre de l'Union nationale des artistes professionnels (créée en juillet 1990), et vice-président de l'association cinématographique Lumières, Benyoucef Hattab était connu pour être quelqu'un qui s'était engagé pour la défense et l'amélioration de la condition de l'artiste en Algérie.La culture est en deuil. Sa famille a perdu un de ses membres et pas des moindres. Il s'agit de l'homme de théâtre et de cinéma (et du petit écran aussi), Benyoucef Hattab.Il nous a quittés, hier, à l'âge de 86 ans. Selon l'association de cinéma Lumières, dont il était le vice-président, une source rapportée par l'APS, Benyoucef Hattab est décédé dans une clinique privée d'Alger, où il était hospitalisé dans un état comateux depuis le 29 mars. Il sera inhumé ce lundi au cimetière d'El Kettar à Alger.Dès son jeune âge, Benyoucef Hattab, né en 1930 à Alger, se passionne pour l'art des planches. il débute sa carrière au théâtre à la fin des années 1940 et sur les ondes de la radio, où il interprète des pièces pour enfants avant de rejoindre la troupe de Mahieddine Bachtarzi, un des fondateurs du 4e art en Algérie.Outre son adhésion à l'art, Benyoucef Hattab avait adhéré à la cause nationale. Et c'est pour ses activités militantes qu'il a été arrêté, en 1960, par les autorités françaises. Une fois libéré à l'indépendance de l'Algérie, il reprendra aussitôt sa carrière en intégrant la troupe artistique de la Sûreté nationale, puis la troupe de théâtre de la Radio aux côtés, entre autres, de Abdelhalim Raïs, des frères Hilmi et de Farida Saboundji. En dehors des planches, Benyoucef Hattab s'était illustré dans plusieurs rôles au cinéma et à la télévision, notamment dans «L'épopée de Cheikh Bouamama»,?réalisé en 1984 par feu Benamar Bakhti et dans le téléfilm «Samia et son père», de Mustapaha Badie. Membre de l'Union nationale des artistes professionnels (créée en juillet 1990), et vice-président de l'association cinématographique Lumières, Benyoucef Hattab était connu pour son engagement pour la défense et l'amélioration de la condition de l'artiste en Algérie. Et à chaque fois, il ne ratait pas une seule occasion pour interpeller les autorités concernées à se pencher sur la question de la condition de l'artiste et à redonner une nouvelle dynamique à l'activité cinématographique. Car le cinéma était son univers. C'est ainsi qu'il insistait?sans relâche, infatigable : «Il faut qu'il y ait une volonté politique pour remettre le cinéma sur les rails (?) C'est pour cela que nous avons décidé de créer l'association culturelle cinématographique Lumières, qui nous permet de produire des films et préserver tout le matériel cinématographique, dont des caméras et des projecteurs, entre autres».Il disait aussi que «les autorités doivent prendre en charge cet important secteur», qu'est le cinéma, «à travers lequel nous pourrons apprendre aux jeunes générations notre histoire et notre identité et raconter au monde entier notre noble guerre de libération». Et à propos du film historique, cet artiste, qui avait consacré sa vie, et ce, dès son jeune âge, au théâtre, à la radio, à la télévision et au cinéma, qui se disait, lorsqu'on lui rendait hommage, être «très heureux d'avoir servi et de continuer à servir la culture nationale», soulignait «l'extrême importance de produire beaucoup de films historiques et sur la Révolution du 1er Novembre 1954». «Notre guerre pour la libération de l'Algérie est si sacrée que nous nous faisons un devoir de va-loriser davantage, au travers le cinéma et la télévision, le noble combat mené par les valeureux martyrs», disait-il à la presse, et de regretter?: «Il y a très peu de films traitant de Révolution algérienne et c'est le moment d'en produire beaucoup.» La disparition de Benyoucef Hattab est une perte pour la culture algérienne et un pan de la mémoire s'en va dans l'oubli.





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