CHU Benbadis Des implants cochléaires pour trois enfants et un adulte

C'est fait: hier, 24 novembre 2007, au CHU de Constantine, plus précisément au service ORL du Professeur Belbekri, et pour la première fois, une équipe de spécialistes, hautement qualifiée, a procédé à des implants cochléaires sur trois enfants et un adulte. Cette première médicale est d'autant plus à marquer d'une pierre blanche que les interventions chirurgicales menées par les professeurs français Vanecro et algérien expatrié Rahmania. Djenaoui du CHU Mustapha et Belbekri ont été relayés par visio conférence vers l'amphithéâtre, «Rezik Salah» de l'école paramédicale et à laquelle ont assisté des médecins et spécialistes, publics et privés, venus en nombre de tout l'est algérien. Dans la matinée, c'est une petite fille de 6 ans -dont la surdité ne fut découverte que tardivement par ses parents, pensant en plus, que l'handicap de leur fille était insurmontable-, qui a reçu le premier implant, sous l'oeil des caméras, au cours d'une intervention chirurgicale de près d'une heure trente, et dont le déroulement fut traduit, au fur et à mesure, par l'image et le son. Le second patient, un adulte de 41 ans, a reçu, lui aussi et dans les mêmes conditions favorables, cet implant cochléaire, une merveille de technologie, que l'un des chirurgiens officiant dans le bloc opératoire, a comparé à «un peace maker» du sourd. Dans l'après-midi d'hier ce sont deux petites filles âgées respectivement de deux et trois ans qui ont été opérées, avec succès et dans les mêmes conditions. Le cinquième cas, au programme de cette «mission sans frontières», un jeune homme de 23 ans sera opéré, aujourd'hui, par la même équipe de chirurgiens. Au chapitre des coûts, ceci expliquant cela, cette présente opération d'implants cochléaires, totalement au-dessus des moyens de la grande majorité des Algériens, a été financée par le ministère de la Santé. Il faut rappeler, en effet, que cette sorte de «peace maker» est hors de prix et culmine à 24.000 euros pièce, soit l'équivalent de plus de 240 millions de centimes, sans les frais de l'intervention médicale, l'hospitalisation du malade, etc... N'empêche, et en attendant que l'aide de l'Etat trouve les voies et moyens de parvenir au plus grand nombre, sur le registre strictement médical, il est vrai, précisent les sources spécialisées consultées, que «l'implant cochléaire est une prothèse auditive particulière, destinée aux sourds profonds ou aux sourds totaux qui ne tirent plus de bénéfice d'un appareillage auditif conventionnel même surpuissant. Chez l'enfant, il s'agit donc, de sourds profonds congénitaux. L'âge idéal pour la mise en place de cet implant est en permanente discussion mais il semble clair que le plus tôt est le mieux si les conditions médicales et financières sont réunies. Il est important de savoir, souligne-t-on, qu'un «implant cochléaire ne restitue en aucun cas une audition normale. Il s'agit d'une prothèse auditive et la personne qui en bénéficie reste sourde».