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Chronique TV


Cocktail détonant Le direct commence subrepticement à conquérir de petites parcelles sur nos écrans. Il concerne, cependant, davantage les émissions de variétés où le micro est généreusement ouvert aux stars de la chanson nationale, visiblement ravies d?être invitées pour mieux se faire connaître du public. Lilet Enoudjoum et Elikah, les nouvelles venues dans le monde du divertissement, participent d?ailleurs bien à ce genre de promotion artistique qui se pratique un peu partout dans le monde. Katcho, l?enfant terrible de Batna, Kamal Bouakaz, le comique qui monte, et la comédienne et en même temps chanteuse Asma Djermoun ont été à l?honneur cette semaine pour nous offrir, dans la bonne humeur, un cocktail détonant sur leur personnalité respective. Un détail, le plateau de ce rendez-vous hebdomadaire des étoiles qui paraissait new-look ressemble étrangement à celui de... Vivement Dimanche de Drucker. Le concepteur n?est pas allé trop loin pour trouver son design. Une grande salle bien agencée (enfin on sort des petits studios où on se marchait sur les pieds), un divan couleur rouge en fer à cheval, une piste en verre éclairée et le tour est joué. Essayer de faire comme les grands, pourquoi pas ? Mais l?essentiel est que même si on pique les idées des autres, il faut être à la hauteur de ses ambitions. Sur ce plan, Lilet Enoudjoum n?a pas raté sa sortie, loin s?en faut. Au demeurant, Elikah qui a accueilli Nouri Koufi dans sa tenue traditionnelle traite elle aussi de la musique mais dans un créneau différent. Cette émission qui se veut didactique et qui est presque la copie conforme d?Awtar va au fond des choses avec ses invités. Nouri nous a beaucoup appris sur la musique andalouse et ses différentes articulations. Dans le même temps, les téléspectateurs sont conviés à participer au débat, et c?est avec un réel plaisir que nous avons suivi l?argumentation de Nasr-Eddine Baghdadi qui ne rate pas une occasion pour nous expliquer les fondements de la musique ancestrale. Pour rester dans le chant et la musique traditionnelle, Karim Amiti dans son émission ?ça me dit? a tenu à rendre hommage à sa manière à El-Hadj M?hamed El-Anka. Soirée spéciale donc avec comme hôtes les incontournables élèves du maître disparu, dont son fils El-Hadi qui, pour cette fois, ne semblait pas du tout dans son élément. D?ailleurs, trop crispé, son tour de chant n?aura pas été convaincant. Il y a des jours comme ça où l?inspiration vous manque. Sauf que ça fait un peu tilt quand ça arrive à un moment aussi crucial. De plus, l?envergure du Cardinal est tellement lourde à porter... Mais puisque Amiti, dont le péché mignon reste de parler plus que ses invités (un grave défaut de la radio) et de se noyer inutilement dans les superlatifs, a été subjugué, pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Les puristes n?ont qu?à se rabattre, pourrait-on dire, sur ?Fen Bladi? (qui finalement n?a pas quitté la grille) pour se réconcilier avec eux-mêmes. Côté social et culturel, notre télé fait par ailleurs quelques percées qui méritent d?être soulignées. Passerelles d?abord nous a entraînés dans les chemins sinueux du tourisme en Algérie en montrant tous ses travers. C?est fou de savoir que 80% de nos hôtels ne répondent pas aux normes internationales et que les agences de voyages qui pullulent à travers le pays font du n?importe quoi. Comment relancer le tourisme en l?absence de professionnels et d?une véritable politique de développement ? Faut croire qu?il y a encore chez nous des gens qui... croient au miracle.?Sur le vif? qui mise sur le direct pour améliorer son audience a joué à fond la carte de la transparence à propos de la maladie du sida. Emission d?utilité publique qui a aidé à la compréhension de ce fléau parce qu?on a parlé de tout et surtout sans aucun tabou.

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