Algérie - Revue de Presse

Ce sera comme les 18 000 jours qui nous séparent de l'heureux été de 1962, il y a un demi-siècle où nos pères et grands-mères avaient cru en une Algérie meilleure et qui sont aujourd'hui… ailleurs.
Oui, 50 ans de galère où aujourd'hui sur les 36 millions de concitoyens, 37 millions se plaignent de mal-vie ou d'être encore en… vie. Non, le 10 mai prochain, mon programme se résumerait, très tôt le matin, à la tournée des marchés en fruits et légumes pour négocier des prix (non affichés) exorbitants et tenter d'assurer un minimum de victuaille à ma famille. Ça fera un énorme trou dans mon porte-monnaie car depuis 50 ans rien de sérieux n'a été projeté dans l'agriculture et dans la fourmilière des spéculateurs qui sévissent impunément et s'enrichissent à nos crochets. Je précise que ne me comprendraient que ceux qui ont honte de leurs fiches de paie ou de leurs pensions. Les autres, très minoritaires, mais très aisés, ne sauront pas le mal que fait la pomme de terre à 100 DA ou la sardine à 400 DA, nourriture des pauvres, dit-on. Non, ils ne sauront jamais ou feront-ils semblant de compatir. Certains d'entre eux joueront, ce jour-là, leur avenir doré, car ils figureront sur des listes électorales. Et ils seront loin de s'inquiéter des problèmes des produits maraîchers qui préoccupent la majorité de la population. Comment pourrait-on voter l'estomac frustré ' Et, d'ailleurs, pourquoi, pour qui voter ' Les programmes et promesses fondent, après coup, comme neige au soleil ; et puis nous n'en avons cure depuis belle lurette. Je sais seulement que le nombre de nouveaux riches augmentera. C'est la loi. L'après-midi du 10 mai, après un déjeuner frugal, une bonne sieste me ferait du bien pour récupérer des difficultés de la matinée à emplir mon couffin, je confierai mon âme à ma fidèle parabole, jusqu'à la nuit, pour m'évader quelque peu du mal-être qui m'habite depuis 50 ans et me préparer pour un (autre) lendemain incertain.


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