Algérie

Chlef : Menace sur la génisse reproductrice



Devant le spectre de la sécheresse qui plane toujours, engendrant par conséquent la rareté du pâturage et des prix élevés affichés concernant les aliments de bétail, les petits éleveurs de la région sont contraints de se séparer de la moitié de leur cheptel. Une tournée dans les marchés hebdomadaires de la wilaya confirme que les éleveurs n'hésitent pas à brader leur cheptel, à telle enseigne, que l'agneau qui se négociait autour des 15.000 DA/pièce, il y a quelques mois, est cédé aujourd'hui à moitié prix. Certains éleveurs, affirment avoir été poussés à vendre une partie de leur cheptel, car ne pouvant plus lui assurer une alimentation régulière et convenable, d'autant plus que cette année, les terres réservées aux fourrages sont insuffisantes et ne répondent guère à la demande. Quant à l'orge, cet aliment utilisé pour l'engraissement des ovins, rares sont les éleveurs qui en achètent du fait de son prix inabordable variant entre 1.900 et 2.600 DA le quintal. Un autre phénomène induit par cette situation est l'abattage des génisses reproductrices en principe interdit par la loi. Que ce soit au niveau des marchés hebdomadaires de Zeboudja, d'Abou El-Hassan ou dans les points de vente improvisés sur la RN 19 reliant Ténès à Chlef, et en l'absence de contrôle rigoureux, la viande de la génisse reproductrice est omniprésente et son prix tourne autour de 350 DA le kg. C'est ce prix relativement à la portée des bourses moyennes que la tendance à l'abattage de la génisse prend des proportions inquiétantes. Toutefois, au niveau du plus grand marché hebdomadaire de la wilaya, à savoir celui de Ouled Farès, on notera que la situation est relativement maîtrisée, car il existe un contrôle qui s'effectue sur l'abattage des bêtes. Cependant, devant cette situation, M. Smaïn Becetti, vétérinaire, tire la sonnette d'alarme en lançant un appel aux pouvoirs publics pour venir en aide aux petits éleveurs d'ovins pour qu'ils leur assurent une alimentation adéquate à des prix raisonnables, sachant que la survie du cheptel ovin en dépend.
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