Algérie

Chlef : Le terrible séisme de 80 revisité



Le vendredi 10 octobre 1980, un violent tremblement de terre d'une magnitude de 7.2 sur l'échelle de Richter frappe le chef-lieu de wilaya et ses environs. Le bilan est lourd. Outre les habitations qui seront détruites à 80%, on dénombre plus de 4.000 morts et des milliers de blessés et de sans-abri. Pour pallier à l'urgence, le gouvernement de l'époque fit construire plus de 20.000 chalets répartis à travers plusieurs sites de la wilaya de l'ex-El-Asnam.

Aujourd'hui, 28 ans après, les stigmates de ce terrible séisme sont toujours présents. En effet, les milliers de baraques qui abritent encore les sinistrés sont toujours là pour témoigner de l'ampleur de la tragédie. Cependant, si l'urgence des autorités de l'époque était de reloger les sinistrés, il s'est avéré qu'aujourd'hui ces chalets, dont la durée de vie est largement dépassée, présentent un risque majeur pour la santé de ses occupants, car contenant de l'amiante, une matière très dangereuse. Depuis, les sinistrés n'ont jamais cessé de réclamer une meilleure prise en charge de leur problème. Il s'agit en effet d'un soutien financier de la part des pouvoirs publics que demandent les habitants pour remplacer ces baraques par des maisons en dur. Alors que le dossier semblait être clos avec la mesure approuvée par le Parlement et consignée dans la loi de finances de 2007 et signée par le président de la République en décembre 2006, et contre toute attente, cette dernière fut annulée. C'est le ministre de l'Intérieur, M. Nouredine Yazid Zerhouni, qui, en marge de la visite présidentielle du 27 mai 2007 dans la wilaya de Chlef, annoncera la mauvaise nouvelle. Le mécontentement et l'exacerbation des sinistrés prennent de l'ampleur jusqu'au jour fatidique ou l'émeute éclata en avril de cette année. Ainsi, des édifices publics furent incendiés et plus de 100 personnes interpellées. La colère aurait pris naissance à la suite du jugement du président de la coordination des cités en préfabriqués, M. Med Yacoubi, qui était poursuivi en justice par l'ex-wali pour ses déclarations au sujet des aides qui devaient être octroyées aux sinistrés du tremblement de terre de 1980. Depuis, il semblerait que les pouvoirs publics ont révisé leur position à l'égard de ce dossier dans le sens souhaité par les locataires et propriétaires de ces logements préfabriqués. Cependant, dans l'attente de mesures concrètes pour éradiquer définitivement ces habitations, on continue au fil des ans à célébrer timidement ce triste anniversaire par des exercices de sauvetage mettant en exergue les capacités d'interventions de la Protection civile lors d'un éventuel tremblement de terre.


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