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Ces Algériens qui ont contribué aux luttes dans le monde arabe



Ces Algériens qui ont contribué aux luttes dans le monde arabe
S'inscrivant dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de la Révolution et de « Constantine, capitale de la culture arabe », la rencontre, qui aborde les deux derniers siècles, a débuté, hier, en présence de nombreux militants de la cause nationale, dont Belaïd Abdeslem, Tahar Zbiri, Lamine Bechichi, Mohand Amokrane Benyounès. Le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, de nombreux parlementaires et les ambassadeurs de certains pays arabes ont pris part également à la séance inaugurale. Donnant le coup d'envoi des travaux, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, dans un message lu par son chef de cabinet, a souligné que « les Algériens, par principe, ont toujours volé au secours des opprimés et combattu l'injustice ».De Tunis aux montagnes du RifLes conférenciers ont ensuite évoqué, durant la matinée, le rôle de certaines personnalités souvent peu connues. Ayant émigré (Fodil El Ouartilani, Brahim Tfayech...) ou ayant vu le jour dans les pays du Cham, chacune a contribué à la vie politique et culturelle du Liban, de la Palestine, de la Syrie, où l'émir Abdelkader s'était réfugié. Le premier intervenant s'est attardé sur le rôle des Algériens en Tunisie. La colonisation avait poussé de nombreuses familles à émigrer, de gré ou de force, chez notre voisin de l'Est. Ils étaient en 1936 près de 40 .000 à vivre en Tunisie. Du temps où la oumma était moins fragmentée, l'Université Ezzitouna, tout comme celle d'El Azhar, a été la destination de milliers d'Algériens. Pour Amir Sghier, professeur à l'Université de Tunis, « dans la vie politique, culturelle et syndicale, de nombreux Algériens ont été à l'avant-garde ». « Certains ont trouvé la mort et d'autres furent emprisonnés lors de mouvements contre l'occupant durant la période du protectorat, notamment lors des événements de Bab Essouika, à Tunis, en 1938 », a-t-il expliqué. Il citera certes des hommes très connus comme Tewfik El Madani et Abdelaziz Athaâlibi, l'un des fondateurs du parti Destour. Qui connaît par contre Hacène Guellati ou Hacène Nourri ' D'une manière ou d'une autre, tous ont pris part au mouvement d'émancipation dans la Tunisie de l'entre deux guerres. C'est au même exercice de rappel que s'est livré le professeur Ali El Idrissi (Université de Rabat) à propos de la révolte de l'émir Abdelkrim El Khattabi dans le Rif entre 1921 et 1926 qui a eu un grand écho en Algérie. De nombreux Algériens, notamment Ali El Hammami, dont Amar Belkhodja devait évoquer le parcours, et des chefs de zaouia ont apporté leur aide à cette révolte avortée. Moufdi Zakaria, qui n'avait pas alors vingt ans, et qui vivra une grande partie de sa vie en Tunisie, avait immortalisé ce mouvement de révolte dans de nombreux vers célébrant la vaillance des tribus berbères. Au-delà des liens politiques, le conférencier a affirmé que « les problèmes de celles-ci avec le sultan avaient poussé de nombreux Marocains au début du siècle à trouver refuge en Algérie ».« Plusieurs prisons, plusieurs combats »Dans l'après-midi, c'est Souheil El Khaldi, chercheur palestinien, lui-même d'origine algérienne, qui a entretenu l'assistance sur le parcours méconnu de Mahmoud Latrache. Né à El Qods au début du siècle dernier, cet homme s'est trouvé mêlé à la formation des partis communistes au Liban, en Syrie et en Palestine où apparaît en 1919, le premier parti d'inspiration marxiste-léniniste. Le professeur Youssef Menassria (Université de Batna) s'est intéressé au « rôle des Algériens dans le mouvement palestinien ». Ils furent des milliers à s'y rendre en 1948 mais il ne citera pas le nombre exact. L'itinéraire de Lazhari Cheriet, mort en 1957, se veut symbolique. Il a pris part à trois guerres : en Palestine, en Tunisie puis en Algérie. Le contexte politique était alors favorable à l'expression des idées d'unité arabe que de telles rencontres cherchent visiblement à mettre en valeur. On connaît, certes, le rôle des émigrés algériens qui avaient élaboré les programmes politiques et cristallisé l'aspiration des Algériens àl'indépendance. D'autres parmi eux ont influé sur le cours des événements dans le monde arabe et dans leur pays. Le parcours politique de Mahmoud Latrache, revenu en Algérie en 1939, sera intimement associé à celui du Parti communiste algérien (PCA) dont il a connu le fonctionnement et les déboires notamment après le « redressement » révolutionnaire de juin 1965. Auparavant, il fut l'un de ceux qui « algérianisèrent » le PCA et militèrent pour que celui-ci intègre le FLN. Journaliste responsable d'un journal du PCA en langue arabe, El Djazair El Jadida, de 1946 à 1957, puis de Révolution et travail, organe de l'UGTA, l'homme a laissé des mémoires inédits. Il fut, selon le professeur El Khaldi, « un homme de plusieurs prisons et de plusieurs combats ». Il regrettera que « nul Algérien ne semble s'intéresser à un tel homme ». Aujourd'hui, d'autres itinéraires comme celui d'Abdeslam Bouazza, Adelmalek El Djazairi ou Abderahmane Khelifaoui seront dévoilés. Ils ont milité sur divers champs, de l'Atlantique au Golfe.


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