Algérie

Centre universitaire de Mascara


Dissection des crimes coloniaux en milieu académique C’est probablement la première rencontre académique majeure de l’année en Algérie que le Centre universitaire de Mascara a organisée samedi dernier. En une journée, des historiens, des universitaires et un officier de l’Armée de Libération Nationale, réunis autour d’une table ronde, ont amorcé un débat sur les crimes coloniaux. Ce rendez-vous, par le thème abordé, fera date, d’autant plus qu’il est sujet à une grande controverse politique entre les hommes politiques algériens et certains milieux politiques en France. Ce thème est la nature du processus colonial. Afin de sortir de cette ornière, les animateurs de cette table ronde se sont fixé comme but d’enclencher un débat pluridisciplinaire objectif, entre universitaires des deux rives de la Méditerranée, pour analyser le phénomène colonial sous ses différentes facettes. A cet effet, cette manifestation scientifique, qui s’était déroulée dans une salle comble, avait été une occasion pour que Mohamed Bousoltane, spécialiste du droit humanitaire de l’université d’Oran, Olivier le Cour Grandmaison, politologue, et Salah Eddine Arif, économiste, tous deux de l’université d’Evry Val d’Essonne, Adda Bendaha, historien, du centre universitaire de Mascara ainsi que Abdelkrim Hassani, ancien officier de l’ALN et écrivain, échangent leurs analyses. Des analyses fondées sur des notions et des démarches relevant de la science politique et la philosophie politique, du droit international public, de l’histoire, de l’économie, de la sociologie et de l’anthropologie. Le premier intervenant, M. le Cour Grandmaison, tout en brossant un tableau du contexte politique et juridique actuel en France, qui a accompagné le vote de la loi du 23 février 2005, a clairement repositionné la problématique de l’Etat colonial par rapport à sa nature. Ainsi, en analysant avec dextérité le fait colonial, durant le 19ème siècle, ce politologue a mis en relief le processus de «juridicisation» de la guerre, qui avait, grâce aux techniques de la guerre, laissé les civils sans protection contre les crimes de guerre et autres exactions. Quant au professeur Bousoltane, très pédagogue, avait décrit l’avènement et l’évolution du droit de guerre, en tant qu’objet du droit international. Dans cette description, ce juriste a mis en exergue la question de l’intertemporalité du droit, après que la différence dans les comportements, en temps de guerre, des soldats de l’Emir Abdelkader et ceux de l’armée française, avait été soulignée. Les interventions de messieurs Bendaha et Arif ont été complémentaires. Le premier a traité de la relation entre la politique de peuplement et le foncier agricole, alors que le second a abordé, très brièvement, la place de l’économique dans ce processus colonial. Enfin, M.Hassani, dans une brillante synthèse du dernier livre de M.le Cour Grandmaison a fait rejaillir la grande importance de pareille réflexion académique. Ces approches multidisciplinaires, qui ont porté essentiellement sur la période du 19ème siècle, ont suscité non seulement un large débat mais aussi requis des précisions conceptuelles fort importantes. Les interrogations soulevées sont allées jusqu’à questionner le rôle joué par certains intellectuels, tels que Tocqueville, Victor Hugo et Marx dans la fabrication de la pensée coloniale. Il ressort de ce débat qu’un grand chemin reste à parcourir, pour pouvoir comprendre de manière rationnelle un tel processus qui avait opprimé non seulement le peuple algérien mais aussi d’autres peuples dans le monde. Et comme l’a rappelé, à juste titre, Olivier le Cour Grandmaison, auteur de l’ouvrage «Coloniser, exterminer: sur la guerre de l’Etat colonial», édité en 2005 par Fayard (Paris) et Casbah éditions (Alger), d’autres sociétés demeurent encore sous le joug du colonialisme. Tous les participants sont d’accord pour dire que ce débat, dont le mérite de l’initiative revient à messieurs Arif et Hassani, n’est qu’un prélude. Il doit être suivi par d’autres manifestations scientifiques.   A.C.


Malheureusement,le débat sur la guerre d'Algérie, guerre de libération nationale, révolution du 1er Novembre 1954, est biaisé dès le début par des tabous : M. Bendaha avait traité dans un autre article "des méthodes de violence utilisées par le FLN" en donnant l'exemple des incendies des fermes des colons. Mais sans aller au fond. Par exemple dans un livre sur saliha oueld kablia en zone 6. En page 28 la révolutionnaire est frappée par les egorgements et coupures de têtes de " collaborateurs" qu'elle avait vu. Elle n'était pas d'accord avec le chef de zone. Malgré les tentatives de celui-ci d'expliquer ces pratiques. Dans un témoignage et sur la même question ( egorgements d'indigènes) un moudjahide a utilisé l'expression : "exigences révolutionnaires" Le débat dont il s'agit n'a pas ou pu aborder cette question. POURQUOI?
Aoues Abdelkader Haoues - Avocat - Oran, France

16/06/2023 - 555386

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