Algérie

Centenaire (1828-1905) de Jules Verne


Carnets de voyages universels Un auteur prolifique qui a touché de nombreux lecteurs de par le monde Il n?a jamais fait référence au colonialisme français sachant qu?il a toujours critiqué l?empire britannique. Le professeur et critique littéraire Saâd El Kenz a animé, lundi dernier, à la Bibliothèque nationale du Hamma (Alger) une conférence sur l?écrivain Jules Verne (1828-1905), intitulée « Jules Verne et l?Algérie ». Cette rencontre qui coïncide avec le centenaire de sa mort constitue une occasion pour découvrir du moins en partie l??uvre de cet auteur prolifique qui porte le titre générique de Les voyages extraordinaires. Son éditeur est Jules Hetzel. Dressant son portrait intellectuel, le conférencier relève que l?écrivain a été qualifié d?« anarchiste », par les uns et de « bourgeois » par d?autres. Il est toutefois élu sur la liste « radicale-socialiste » en 1889 au conseil municipal d?Amiens. « Ma sociologie est l?ordre », disait-il. A propos des communards, il déclare : « On n?a qu?à fusiller ces chiens. » L?auteur de Vingt mille lieues sous les mers est hostile à l?empire britannique dont il dénonce l?esprit colonialiste, et « la culture génocédaire en Afrique, en Océanie et en Inde », relève le conférencier. « Aussi, est-il un des rares écrivains à dire qu?il faut fusiller Dreyfus. » Jules Verne est solidaire avec les minorités. D?où son intérêt, entre autres, pour l?Ecosse et l?Irlande. Cela dit, il ne dénonce jamais le colonialisme français. Quelle est la vision de cet auteur sur l?Algérie. Sur les 63 ouvrages qui composent l??uvre de Jules Verne, 2 lui sont inspirés par l?Algérie où il fit 2 courts séjours, en 1878 et 1884. Ainsi, a-t-il visité Alger, Oran, Mostaganem et Annaba. Le premier est intitulé Hector Servadac où l?Algérie « n?est qu?un point de départ pour décrire la Méditerranée. A ses yeux, l?Algérie est une cartographie coloniale ». Le second ouvrage est L?Invasion de la mer. Il est consacré à l?Algérie et à la Tunisie dont le personnage principal est « le paysage et les Algériens et Tunisiens sont effacés, entretenant alors une culture mythographique des indigènes. Elie Rouder, le personnage principal, est un militaire qui a existé. L?auteur a créé une parabole eschatologique en imaginant un séisme qui va faciliter le travail des ingénieurs quant à réaliser le projet du canal qui va de Gabès à El Goléa », relève le conférencier. Ajoutant que Jules Verne défend uniquement « les minorités opprimées du nord de l?Europe. Les peuples du Sud relèvent pour lui de la cartographie ». Jules Verne colonialiste ou anarchiste ? Serait-il un écrivain double à décrypter comme ses cryptogrammes ? Pour Saâd El Kenz, l??uvre vernienne est « gigogne » et « cryptée ». Elle voit en le colonialisme une aubaine pour les peuples du Sud, lesquels sont appelés à s?adapter aux nouvelles contraintes scientifiques ou disparaître.


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