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Ce qui attend Sellal à Moscou


Ce qui attend Sellal à Moscou
Abdelmalek Sellal se rend dans une capitale devenue incontournableSa visite, aujourd'hui et demain, intervient dans un contexte géopolitique très particulier.La visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Moscou (Fédération de Russie) les 27 et 28 avril courant, à l'invitation du président du gouvernement russe, Dmitri Medvedev, n'est pas un simple déplacement officiel où les deux parties évoqueront des questions d'intérêt commun. Le Premier ministre sera dans une arène où se redessine la carte géopolitique du monde arabe et musulman. De par le rôle clé qu'elle a joué dans la crise syrienne, la Russie est devenue un partenaire incontournable dans cette reconfiguration. Abdelmalek Sellal qui a été précédé à Moscou, par le roi du Maroc Mohammed VI, sera poursuivi par le roi Salman d'Arabie saoudite. L'arrivée du roi Salman à Moscou braque les regards et selon des informations recueillies chez de hauts responsables politiques russes, il est attendu que le roi rallonge son chèque. Ces mêmes milieux confient que l'industrie militaire russe ne chômera pas puisqu'une commande de chars a été déjà passée. L'Arabie saoudite projette de masser ces blindés tout le long de ses frontières avec l'Irak pour «stopper la progression des éléments de Daesh sur ses territoires», nous expliquent ces responsables. Les Saoudiens qui ont l'habitude de s'approvisionner en armement américain vont-ils déroger à la règle' «C'est une manière pour le roi d'exprimer sa bouderie envers l'Oncle Sam depuis l'accord sur le nucléaire passé avec l'Iran et le refus de Barack Obama de suivre la stratégie guerrière de Riyadh en Syrie», analysent les mêmes responsables. La visite du roi Salman est précédée également par une intense campagne de séduction tous azimuts «menée envers l'opinion publique russe». Un agence de communication grassement rémunérée, 1 million de dollars par campagne. «Cette campagne est destinée à soigner l'image de l'Arabie saoudite en Russie.»Dans l'oeil du cyclone, l'Arabie saoudite se perçoit comme étant cernée à toutes ses frontières. La guerre au Yémen, la menace de Daesh en Irak, les relations tendues avec le Qatar, la montée en puissance de l'Iran et l'inflexion de la politique américaine sont autant de facteurs qui confortent considérablement l'insécurité saoudienne. Ce sentiment d'encerclement suffirait-il pour expliquer ces folies économiques et ce redéploiement de la diplomatie du chèque' Pour les observateurs, l'entreprise est fortement risquée pour ce royaume non rompu à la culture diplomatique et aux actions politiques. Toute la légitimité de Riyadh est bâtie sur un discours rigoriste religieux. En revanche, l'Iran, son ennemi juré, est redoutable sur le terrain diplomatique. Téhéran sait déployer une stratégie diplomatique, forger des alliances aussi bien avec des pays laïques, de gauche et islamiques. C'est dans ce contexte effervescent de la politique internationale que M.Sellal arrivera à Moscou. C'est dire que cette visite ne pourra pas s'extraire d'un contexte politicosécuritaire régional et international chargés d'évènements et de rebondissements. La part du lion reviendra aux dossiers syrien ensuite libyen et celui du Sahel. Pour le reste, un communiqué laconique des services du Premier ministre résume l'écume des choses: le document indique que la visite «permettra au Premier ministre de s'entretenir avec les plus hautes autorités russes à l'effet d'examiner l'état des relations bilatérales ainsi que les perspectives de leur consolidation», précise la même source.




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